Pour M. Quémard, le démarrage des travaux se veut une opportunité de donner une impulsion à ce projet industriel pour que Peugeot retrouve sa position historique en Algérie. Le wali d'Oran, Mouloud Cherifi, a officiellement remis le permis de construire de l'unité de production de PCPA, dont les travaux de terrassement ont débuté, à Jérôme Fournier, directeur général de Peugeot Citroën Production Algérie (PCPA). Pour M. Fournier, "le Groupe PSA salue le partenariat engagé avec les coactionnaires de PCPA et avec les autorités locales. L'obtention du permis de construire constitue une étape décisive d'un processus qui aboutira au lancement d'une unité de production totalement opérationnelle mi-2020". En effet, dès mi-2020, cette usine produira des modèles permettant aux marques du groupe PSA de répondre à la demande des clients algériens, en leur proposant des véhicules aux meilleurs standards de qualité, de sécurité et de respect de l'environnement. Il y a plus de dix jours, le conseil d'administration de PCPA, a rappelé le directeur général du projet Algérie, Hamid Mezaib. Ce haut cadre du groupe PSA (Peugeot-Citroën), qui avait sillonné plusieurs pays de la planète et qui avait un capital expérience hors du commun, a réussi à faire avancer le projet de PCPA, et ce, au moment où le dossier de l'usine connaissait des blocages à tous les niveaux. On s'en souvient, il aura fallu des discussions au plus haut niveau des Etats algérien et français pour que ledit projet connaisse son épilogue. Trois ans durant, M. Mezaib a pris à bras-le-corps le dossier pour faire grandir son bébé et dans des circonstances très délicates. En février 2018, quand il avait présenté pour la première fois le projet, ce cadre supérieur de PSA a signifié aux médias qu'il était Algérien et qu'il allait algérianiser le projet de PSA en Algérie. Chose faite, il marquera de son empreinte tous le process et s'était entouré d'une équipe de choc pour bousculer les codes. Au niveau du ministère de l'Industrie et des Mines, comme au sein des actionnaires (entreprise nationale de production de véhicules industriels PMO de Constantine, Groupe Condor, opérateur pharmaceutique Palpa pro et groupe PSA), M. Mezaib jouissait d'une totale confiance et avait le quitus pour faire avancer ce projet. D'emblée, il fera face à la délocalisation du projet, initialement prévu dans la région d'El-Hamoul, dans la commune d'El-Kerma (Oran), vers la nouvelle zone industrielle de Tafraoui. Cet imprévu, aux lourdes conséquences (retards, assainissement, études de sol, etc.) n'a pas démobilisé ce meneur et son équipe. Il affirmera, à l'époque, que l'usine PSA va égaler les usines du constructeur automobile français installées en Espagne et au Portugal qu'il connaissait, par ailleurs, assez bien. Il laissera, après son départ de l'Algérie, un projet mûri, d'autant que le démarrage des travaux de terrassement à Tafraoui, comme l'avait souligné Jean-Christophe Quémard, directeur général exécutif de la région Moyen-Orient et Afrique chez le groupe PSA "est l'occasion de donner une impulsion nouvelle à notre projet industriel. L'année 2020 sera l'année d'entrée en production avec une ambition très forte pour le groupe PSA de retrouver sa position historique en Algérie". Cette position historique, M. Mezaib en avait fait son cheval de bataille jusqu'au bout. Avec un pincement au cœur qu'il n'exprimait pas lors de l'installation de son successeur, en la personne de Jérôme Fournier, en qualité de directeur général du projet Algérie, appuyé par Christian Chapelle, directeur de la coordination des opérations industrielles au sein de la direction Moyen-Orient et Afrique chez le groupe PSA, M. Mezaib reprend son bâton de pèlerin pour développer d'autres idées et d'autres projet au sein de PSA. D'ailleurs, tous les membres du conseil d'administration lui avaient rendu un vibrant hommage à son effort soutenu, sachant qu'il avait joué un rôle crucial dans la mise en place et la structuration du projet industriel du groupe PSA à Oran. "Oui, nous allons réaliser une usine en Algérie digne de ce nom en se basant sur deux piliers, à savoir le transfert du savoir-faire et le développement de compétence, mais aussi le développement d'un tissu pour la valeur locale pour s'entourer de grands fournisseurs", avait toujours soutenu M. Mezaib qui a également réussi à mettre en œuvre un processus de formation de la ressource humaine avant de développer le premier modèle, à savoir la Peugeot 208 Tech-Vision, à Peugeot Academy. Graduellement, il a convaincu plusieurs opérateurs locaux à s'investir dans ce projet pour atteindre, à terme, un taux d'intégration de 40% et un volume de production de 75 000 véhicules par an.