Karim Younès promet d'opérer une sorte de «ménage» au sein du Panel de médiation et de dialogue qu'il coordonne, affirmant, par ailleurs, s'en tenir, encore et toujours, aux préalables qu'il avait émis à l'installation de l'instance. M. Kebci - Alger-(Le Soir) - L'ancien président de l'APN, qui inaugurait, hier mardi, en milieu d'après-midi, ses concertations avec les partis politiques, en se faisant recevoir par le président du Front el Moustaqbal, a été interpellé sur le profil de nombre de membres du panel qu'il pilote, répertoriés comme étant des soutiens et des partisans actifs du Président déchu et qui font, d'ailleurs, l'objet de réprobation, voire de condamnation sur les réseaux sociaux. «Nous ne pouvons pas étudier le CV des uns et des autres d'autant plus que c'est eux qui nous sollicitent, l'essentiel est qu'ils soient avec nous pour l'intérêt du pays et la poursuite du dialogue», affirmait, dans un premier temps, Karim Younès, dans un point de presse à l'issue de sa rencontre avec Abdelaziz Bélaïd. Le coordinateur de l'instance de médiation et de dialogue se ravisera, toutefois, et promettra d'élaguer le panel de certains membres avec lesquels il dit «ne pas partager de philosophie», démentant, dans la foulée, que la communauté nationale établie à l'étranger soit représentée au sein de l'instance. «Nous n'avons désigné et nous ne désignerons personne», dit-il, invitant cette même diaspora à s'organiser, affirmant en recevoir quotidiennement une multitude de sollicitations. A propos des préalables au nombre de sept émis lors de l'installation dudit panel, Karim Younès soutient «y tenir toujours», reconnaissant que ces mesures «ne sont pas encore concrétisées». Dont notamment le départ du gouvernement hérité de l'ère du Président déchu, l'une des doléances phares du mouvement populaire aux côtés du changement du système et de la gouvernance qu'il dit partager entièrement. Pour lui, l'urgence est «d'améliorer la situation pour garantir la réussite du dialogue». Un dialogue qui, poursuit-il, «n'a pas débuté aujourd'hui ou hier mais depuis des mois. Et de poursuivre : «Celui qui est contre le dialogue se devait d'être contre tous les dialogues qui ont précédé la mise sur pied de l'instance qu'il dirige, rappelant que la société civile et les partis politique ont élaboré des plateformes de sortie de crise que nous devons étudier et matérialiser sur le terrain.» Au sujet des partis et des personnalités qui ont refusé de prendre part au dialogue qu'il pilote, Karim Younès estime que tout ce beau monde est libre , affirmant que l'objectif qu'il court est de travailler l'intérêt du pays, promettant de poursuivre la mission, quels que soient les circonstances et les critiques pour concrétiser les vœux du peuple algérien. Pour sa part, le président du Front el Moustaqbal s'est dit opposé à l'exclusion des partis de l'ex-Allégeance du processus de dialogue. Une position de «principe», affirme Abdelaziz Belaïd pour qui «au sein du FLN et du RND notamment, il y a des militants et des cadres sincères qui sont victimes de leurs directions», soutenant l'«impératif de conjuguer les efforts de tout le monde pour le bien de l'Algérie et qu'il faut donc écouter». Pour lui, il y a bien des partis de l'opposition, allusion notamment au MSP, qui ont plaidé, à un certain moment, à la prolongation du mandat du Président déchu, accusant les médias de «ne pas trop s'y étaler». Sur un autre plan, Abdelaziz Bélaïd a invité l'armée à «ne pas s'immiscer dans la sphère politique» pour se consacrer, selon lui, à ses missions constitutionnelles». A noter que Karim Younès devra recevoir, ce matin, le président du parti des Avant-gardes des libertés, Ali Benflis. M. K.