Karim Younès poursuit de faire le plaidoyer d'une élection présidentielle le plus vite possible, tout en se défendant, comme il lui est prêté, de faire la promotion d'une feuille de route élaborée par le pouvoir. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Visiblement irrité par les attaques dont il ne cesse de faire l'objet, le coordinateur du Panel de médiation et de dialogue semble passer à l'offensive, défendant le dialogue tout en s'en prenant, vertement, à ceux qui refusent d'en être partie prenante. Pour l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui présidait, hier dimanche, la cérémonie d'installation de la seconde commission de l'instance, celle dédiée aux jeunes, à la femme et à la société civile, le comité qu'il pilote «n'a pas de leçons à recevoir de quiconque», estimant que participer au dialogue relève d'une réponse à un «appel de la patrie». Et de se défendre d'une quelconque sous-traitance pour le compte du pouvoir. «Nous ne sommes qu'une interface. Nous ne parlons pas au nom de l'Etat. Nous ne parlons pas au nom du Hirak. Nous ne parlons pas au nom du peuple. Nous parlons au nom de notre raison qui nous pousse à penser que le dialogue est la meilleure voie pour trouver des solutions à la crise qui sévit actuellement dans le pays», a-t-il affirmé. Et d'avertir, dans la foulée, que «si on ne trouve pas de solution, le pays peut aller vers des lendemains qui nous font craindre le pire». Le coordinateur du Panel de médiation et de dialogue reconnaît, ceci dit, le droit de ne pas s'associer à sa démarche. «Ceux qui ne veulent pas participer au dialogue sont libres, nous ne contraindrons personne à s'associer de force au dialogue», dit-il, non sans s'en prendre, sans les nommer, à ceux qui «cherchent à embraser le pays» qui, selon lui, sont «responsables et ne doivent pas nous entraîner avec eux !». Par ailleurs, la Commission des jeunes, de la femme et de la société civile que pilote la journaliste Hadda Hazem a eu à recevoir, juste après son installation, un groupe de jeunes activistes issus de nombre de wilayas de l'est du pays, entre autres, Tébessa, Batna, Khenchela et Guelma. Dans leurs interventions, ces jeunes ont insisté quasi-majoritairement sur la nécessité d'un «assainissement» de la scène politique nationale avant l'amorce de tout processus électoral, réclamant notamment la satisfaction des préalables émis par le panel avant d'aller vers le dialogue. Promettant d'inverser la démarche en allant à la rencontre des jeunes activistes du mouvement populaire et des «sans voix», nombreux dans l'Algérie profonde, la membre du panel, Fatiha Benabbou, insiste sur l'impératif retour à l'élection présidentielle, avec «garantie» des conditions de transparence et engagement des divers candidats à souscrire à une charte d'éthique où seront transcrits des engagements reprenant les revendications du mouvement populaire, notamment l'élaboration d'une nouvelle Constitution avec l'équilibre des pouvoirs, la consécration d'un Etat de droit et des libertés… Et quid des risques de reproduction de la fraude ou encore d'un renoncement du Président élu à ses engagements ? La constitutionnaliste invite à s'éloigner de ce qu'elle appelle «l'angélisme politique», exhortant le peuple à s'impliquer en masse dans le processus électoral, notamment la surveillance le jour du vote. M. K.