En ce vendredi de grande chaleur, le 27e depuis le début de la mobilisation, les manifestants ont été encore une fois au rendez-vous pour démontrer leur détermination à aller jusqu'au bout. Le coup d'envoi des manifestations a été donné peu après 13h. Prévoyant une rentrée sociale des plus chaudes, certains Constantinois fidèles aux sorties hebdomadaires tablent sur une reprise en force de la contestation avec la fin des vacances. «D'ailleurs, il y a beaucoup plus de monde aujourd'hui que durant les quelques semaines passées», précisa Mohamed-Tahar Benhanache, enseignant universitaire qui, muni de son drapeau et de son chapeau de paille, dirige un groupe de jeunes dont ses deux fils dans la marche sous le signe de la «résistance», lança-t-il. Commentant les derniers rebondissements dans les affaires de la corruption, et notamment la mise sous mandat de dépôt de Tayeb Louh, l'enseignant a affiché sa satisfaction avec un seul regret «celui d'en finir le plus tôt possible et de manière définitive avec ce système pourri». Comme lui, nombreux étaient, hier, heureux de voir l'ex-garde des Sceaux en prison. Et si cette information réjouissait les hirakistes, d'autres points de discorde les ont divisés en deux groupes. Pour le premier, les manifestants étaient satisfaits de la démarche entreprise par le chef d'état-major de l'armée et brandissent leurs slogans «Djich chaâb khawa khawa» ou encore «Rana maâk ya El Gaïd» (nous sommes avec toi Gaïd), approuvant le dialogue lancé par le panel. Quant au second groupe, il est formé de ceux qui dénoncent le panel de Karim Younès et réclament la libération des détenus d'opinion. Plusieurs marcheurs avaient des mots d'ordre scandés et dirigés contre le dialogue et la résolution d'en finir avec les résidus du clan Bouteflika. Certains chants étaient hostiles à Gaïd Salah «Dawla madaniya machi askaria» (Etat civil et non militaire) étaient sur les lèvres. Pour des jeunes activistes du mouvement de la jeunesse engagée «le panel formé par des personnalités imposées n'est nullement représentatif». Durant leur marche, ils ont affiché leur rejet du dialogue proposé par le chef de l'Etat en scandant «non au dialogue avec la issaba» ou encore «Non au dialogue jusqu'au départ de tout le système». La marche d'hier a été différente et décisive, «Il ne reste que Bedoui», insistaient les marcheurs qui ont chanté l'hymne national avant de prendre le chemin du boulevard Abane-Ramdane. Les Constantinois qui ont de nouveau fait entendre leur voix en ce vendredi malgré les fortes chaleurs, ont ainsi réaffirmé que leur mobilisation était intacte en lançant : «Nous restons mobilisés et nous serons de retour dès septembre.» Ilhem Tir