L�ombre de la flamb�e des prix des produits alimentaires dits sensibles tels le bl�, a fortement plan� sur la rencontre qui a r�uni dimanche soir, sous l��gide de la Chambre alg�rienne de commerce et d�industrie (Caci), le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, accompagn� de plusieurs ministres et des op�rateurs �conomiques nationaux activant notamment dans l�agroalimentaire. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Alors qu�une action plus ferme de l�Etat �tait attendue, le chef du gouvernement a clairement attaqu� les minotiers et meuniers qui augmentent le prix de vente de la semoule � plus de 1 200 DA le sac de semoule de 25 kg bien qu�ils soient aliment�s en bl�s � des prix soutenus. Certes, les cours mondiaux des bl�s ont augment�, entre 2005 et 2007, de 130 dollars � 370 dollars la tonne pour le bl� tendre et de 202 dollars � 448 dollars la tonne pour le bl� dur. N�anmoins, et Abdelaziz Belkhadem de le rappeler, l�Office alg�rien interprofessionnel des c�r�ales (OAIC) qui ach�te ces bl�s les vend aux minoteries et meuneries aux m�mes prix de vente de 2005, soit 2 250 DA le quintal, des prix soutenus par le Tr�sor public. Alors, pourquoi cette augmentation du prix de vente de la semoule, s�est interrog�, perplexe, le chef du gouvernement, un rench�rissement que m�me la contrebande des produits subventionn�s n�explique pas selon lui. Et d�autant que les capacit�s de trituration sont sup�rieures et que les quantit�s et r�serves de bl�s n�ont pas diminu� m�me si les avantages offerts auparavant aux meuniers ont �t� gel�s. La sp�culation profite de la hausse des salaires Pour Abdelaziz Belkhadem, le consommateur ne doit pas payer les cons�quences de cette hausse du prix de la semoule non d�cid�e par l�Etat, et il n�a pas � supporter les charges de production. En d�plorant le fait que la contribution de l�Etat en mati�re de subvention des agriculteurs et des boulangers puisse �tre spoli�e par �la sp�culation qui profite de la hausse des salaires�. Une sp�culation et l�informel qui foisonnent dans la sph�re �conomique nationale et qui doivent �tre, selon lui, combattus en priorit� et par une action collective de l�Etat et de tous les op�rateurs �conomiques. Se sentant interpell�, le P-dg du groupe agroalimentaire SIM (Semoulerie industrielle de la Mitidja), Tayeb Ezzra�mi, a indiqu� que les minoteries fonctionnent � 40% de leurs capacit�s de production, l�insuffisance des produits sur le march� se posant, mais que cette hausse des prix de la semoule s�explique par la sp�culation. De m�me, le chef du gouvernement a �galement mis en cause les op�rateurs �conomiques qui sp�culent et augmentent les prix de vente de certains produits � l�importation pourtant exon�r�s totalement de droits et taxes. Et de s�interroger : y a-t-il un seul produit vendu dont le prix ait baiss� ? d�plorant la mentalit� mercantiliste pr�gnante. Le d�mant�lement tarifaire est mal utilis� Pour Abdelaziz Belkhadem, certaines entreprises alg�riennes utilisent � mauvais escient le d�mant�lement tarifaire, en vigueur dans le cadre de l�accord d�association avec l�Union europ�enne, en s�en accaparant les gains et en ne les r�percutant pas logiquement en prix accessibles aux consommateurs. Abordant la crise de la pomme de terre, dont le prix a flamb�, le chef du gouvernement, qui a mis en cause aussi la sp�culation, a relev� le changement de mode de culture par les paysans qui ont subi des pertes en raison de la m�vente de la production. A ce propos, le ministre du Commerce, El-Hachemi Dja�boub, a pr�cis� que pour combler le d�ficit, une quantit� de 35 000 tonnes a �t� import�e et vendue dont une quantit� de 3000 tonnes a �t� saisie au niveau portuaire, car n��tant pas de bonne qualit�. En expliquant que le tubercule import� est soumis � un double contr�le, phytosanitaire et de qualit� et que les tubercules de mauvaise qualit� commercialis�s ont �t� stock�s par certains importateurs et ont pourri. Indiquant que les prix de la pomme de terre produite localement sont rest�s �lev�s, El Hachemi Dja�boub est revenu sur les mesures conjoncturelles prises (exon�ration de la TVA et des droits de douane), la cr�ation d�un Office interprofessionnel des l�gumes strat�giques dont la pomme de terre et l�institution d�un Fonds sp�cial de stabilisation et ajustement des prix . Dja�boub s�en prend au minist�re de l�Int�rieur Ce faisant, le ministre du Commerce qui a �voqu� la question de l�informel s�est montr� convaincu de l�action de ses 3800 agents de contr�le et d�inspection des commerces licites et a fortement plaid� pour un d�veloppement tous azimuts de l�urbanisme commercial et une meilleure r�gulation du march�. Tout en refusant �la politique du gourdin�. El Hachemi Dja�boub n�a pas manqu� de mettre en cause l�inaction des agents de l�ordre public, relevant de la responsabilit� du ministre de l�Int�rieur, dans la r�sorption de l�informel. Concernant la crise du lait, le ministre du Commerce a indiqu� que l�Etat subventionne, par le biais du Tr�sor public et de l�OAIC, les transformateurs de poudre de lait � hauteur de 30 milliards de dinars, tout en pr�cisant que l�Office interprofessionnel du lait (Onil) qui va �tre cr�� ne sera pas une centrale d�achat. Dans cet ordre d�id�es, la Banque de l�agriculture et du d�veloppement rural (Badr) a, selon son P-dg, Boualem Djebbar, contribu� � indemniser � hauteur de 7,4 milliards de dinars les producteurs de lait touch�s par la crise de la poudre de lait. Cela �tant, au-del� de la rh�torique d�velopp�e par le ministre du Commerce quant � la capacit� de l�Alg�rie � atteindre son autosuffisance alimentaire, le pr�sident du forum des chefs d�entreprise, Reda Hamiani, intervenant lors du d�bat, a, quant � lui, appel� � dresser le bilan du Plan national de d�veloppement agricole (PNDA) et r�it�r� le constat r�current des r�formes �conomiques enclench�es dans notre pays et qui cependant patinent et achoppent.