Les chauffeurs de taxi sont en gr�ve depuis dimanche. Lundi, ils ont observ� un sit-in devant la direction des transports, sise � la cit� de Merdj Eddib, pour protester sp�cialement contre un syndicat fictif, qui est, malheureusement, consid�r� comme le principal interlocuteur de l�administration. Sous la houlette de leur section syndicale affili�e � l�UGCAA, et de l�UNACT, Union nationale des chauffeurs de taxi, ils comptent g�n�raliser la gr�ve � travers tout le territoire de la wilaya. On estime � 400 le nombre de ceux qui ont massivement suivi le mot d�ordre de paralyser la circulation, soit ceux en activit� au niveau de la commune du chef-lieu de wilaya. �Notre objectif est d�atteindre le chiffre de 1 200 taxieurs, ce qui repr�sente le nombre des taxis au niveau de Skikda, dont ceux de l�interwilayas �, d�clare le pr�sident de la section de Skikda, Bounamous Sa�d. L�arr�t de la gr�ve �tait pr�vue pour hier mardi. Elle est subordonn�e � la satisfaction d�une batterie de revendications. Notre interlocuteur en recense huit, les unes aussi importantes que les autres. La premi�re d�entre elles, d�ordre national, est li�e au droit d�imposition, jug� faramineux par rapport � celui en vigueur dans d�autres wilayas. �Le probl�me, d�ordre national, dure depuis 1992, et est relatif � des redevances contract�es aupr�s des diff�rentes directions des imp�ts. Celle de Skikda nous facture � 6 600 DA le trimestre les droits d�imposition. Durant la m�me p�riode, les taxieurs de T�bessa et Guelma s�acquittent de la somme comprise entre 2 100 et 2 300 DA�, selon les dires de Bounamous Sa�d. Le deuxi�me point concerne la difficult� d�enregistrer les contrats de licence. �A la direction des transports, on conditionne la d�livrance de ce document � l�assainissement de la situation de non-payement aupr�s de la direction des imp�ts par les taxieurs. Inadmissible ! Le hic, c�est que cela ne se passe qu�� Skikda.� Notre interlocuteur d�plore aussi le tarif astronomique de la location de cette m�me licence, �� la capitale, o� on enregistre pourtant une grand trafic dans la circulation, le tarif de location est de l�ordre de 2 000 DA le mois, � Skikda, il atteint les 18 000 DA le mois !� Le quatri�me point ayant motiv� la contestation des taxieurs n�est autre que la concurrence d�loyale qui s�vit dans le secteur. �Le nombre des chauffeurs clandestins peut avoisiner, si ce n�est d�passer, les chauffeurs en activit� dans le milieu urbain. Le malheur, c�est qu�ils activent au vu et au su de tout le monde, se dotant m�me d�arr�ts �r�glement�s� au niveau des points les plus strat�giques de la ville, tels la gare routi�re Mohamed-Boudiaf (o� il nous est interdit, nous les taxieurs, de stationner), la cit� des fr�res-Ayachi (la CIA), la cit� des all�es du 20-Ao�t 55, la cit� A�ssa-Boukerma��, explique B. Farid. �Il y a une solution � ce probl�me : d�bloquer la situation des 150 licences gel�es au niveau des services de la da�ra de Skikda. Cela permettra de r�gulariser la situation de beaucoup de clandestins, notamment ceux n�ayant que cette activit� comme source de revenus�, nous dira un membre du syndicat. Du c�t� de ce dernier, on s�inqui�te �galement de la non-application par les pouvoirs publics de l�article 17 de l�arr�t� 8/08/93 r�gissant le transport effectu� par taxi, qui stipule que �le taxi peut �tre affect� � un point de stationnement, et il peut effectuer ses prestations sur demande, soit � partir de son point de stationnement, soit en trois points de la voie publique�. La proposition, formul�e par le syndicat des taxieurs, de doter chaque taxi d�un deuxi�me chauffeur doubleur bute �galement sur l�intransigeance des pouvoirs publics. �Cela nous aurait permis de cr�er un poste d�emploi, de garantir le service taxi jusqu'� des heures tardives et de faire face, dans le cas de retrait de permis au premier chauffeur contrevenant, d�assurer la continuit� du service�, argumente le syndicaliste. L��tonnement des taxieurs n�est pas pr�s de s�estomper, le 7e point de leurs revendications en est l�illustration la plus probante. Il s�agit de la non-application de la nouvelle tarification issue du d�cret 02/448 du 20/12/2002, et qui devait prendre effet, en deux temps, � partir de juin 2003. �Normalement, l�augmentation scind�e en deux temps, la date de publication du d�cret et six mois apr�s, a fix� graduellement � 15 et 22 DA les tarifs de taxi, soit des hausses de 48 et 52%. Exemple, le trajet la cit� des Fr�res-Ayachi, place du 1er Novembre devra �tre factur� � 20 DA au moins, chose que nous n�avons jamais appliqu�e. Ce qui nous intrigue aussi, c�est le fait que le transport public est touch� par des r�visions � la hausse des tarifs, ce que personne ne semble remarquer, mais quand cela �mane des priv�s, tout le monde rousp�te.� Il ajoute : �On a demand� de r�actualiser le plan de taxis, plusieurs cit�s ne sont pas desservies. J�ai cit� A�ssa-Boukerma, Zeramna et Bouyala. Souvent, des taxieurs, bien qu�affect�s vers ces quartiers, d�tournent leur itin�raire pour une raison ou une autre.� Selon le syndicat des taxieurs, la situation d�anarchie actuelle a �t� accentu�e par l�absence de communication des instances comp�tentes. A la t�te desquelles on cite la direction des transports de la wilaya. On pointe d�un doigt accusateur la nouvelle directrice qui a ferm� les portes du dialogue. �La belle �poque du pr�c�dent directeur est r�volue�, s�exprime, nostalgique, un membre du syndicat. Selon les dires, m�me la commission technique de wilaya n�a pas si�g� depuis 8 mois. �La loi stipule qu�elle soit pr�sid�e, chaque trois mois, par le wali, en cas d�emp�chement, par le directeur des transports, mais nullement par un chef de bureau ! On ne veut pas d�interm�diaire entre nous et la directrice des transports�, s�indigne le pr�sident de la section des taxieurs.