Face à ce refus, les initiateurs de cette rencontre restent stoïques, préférant reporter la manifestation pour parer à toute éventualité. Une rencontre de concertation initiée par les dynamiques de la société civile, et regroupant des partis politiques des deux pôles, l'alternative démocratique du 26 juin et la conférence nationale du dialogue du 6 juillet et des personnalités nationales, qui était programmée pour aujourd'hui à la Safex, vient d'être reportée au 24 août "faute d'autorisation de la wilaya d'Alger", a annoncé un communiqué de la dynamique de la société civile. Face à ce refus, les initiateurs de cette rencontre restent stoïques, préférant reporter la manifestation pour attendre cet hypothétique quitus de l'administration et parer à toute éventualité. Lyès Merabet, le coordinateur de la Confédération des syndicats algériens, et auteur de la demande d'autorisation, au nom du syndicat Snpsp, a, pour toute réaction, rappelé que cette rencontre avait pour objectif de "rassembler les Algériens autour d'une feuille de route consensuelle pour une sortie de crise pacifique". Cette réponse a fait sortir de leurs gonds d'autres représentants de la société vile. Pour le président du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, "ce refus, qui ne dit pas son nom, est un autre indice de l'entêtement de ce pouvoir machiavélique qui ne se soucie que de son maintien au détriment de la volonté populaire en essayant d'étouffer, de neutraliser, de diviser et de casser ce mouvement qui a suscité l'admiration du monde entier et qui a surpris ce pouvoir despotique". "Cette rencontre s'inscrit dans l'objectif d'échanger et de rapprocher les visions autour de la situation et pour d'éventuelles démarches communes et consensuelles", a-t-il encore rappelé. Pour sa part, Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh— aile Zehouane — a, en annonçant le report de cette rencontre de concertation de la société civile, estimé que "le pouvoir montre sa volonté réelle quant à l'ouverture des espaces publics et le respect des libertés démocratiques". Et d'ajouter : "Au moment où le pouvoir fait la promotion de son offre de dialogue, la réalité est tout autre, elle contraste avec le verrouillage du débat public, des médias, du dialogue dans la société. Le pouvoir tente le coup de force pour faire passer sa feuille de route. Cela se précise de jour en jour." Mais, aussi prévisible soit-elle, cette attitude de l'administration nécessitait un plan B, comme c'était le cas pour la rencontre du 15 juin dernier, a estimé Boualem Amoura, le secrétaire général du Satef, car, dit-il, "ils n'accepteront pas des dynamiques qui ne vont pas dans le sens de leur feuille de route ou ne défendent pas l'option d'une élection présidentielle". Fin de non-recevoir pour les étudiants Les étudiants sont également concernés par ce déni de droit de l'administration. Ayant introduit une demande d'autorisation pour une conférence nationale devant rassembler 600 étudiants du mouvement populaire, pour aujourd'hui, samedi, à la Safex, ils se sont vu signifier une fin de non-recevoir. Dans un communiqué commun, les deux entités initiatrices de cet événement, à savoir le Pôle des étudiants algériens et le Forum des étudiants, n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer "les actes irresponsables de la willaya, ainsi que les manigances des autorités concernées et les étouffements des libertés démocratiques". "Nous considérons que le système tant décrié est encore en place vu la difficulté d'ouverture des espaces politiques et médiatiques pour la tenue de conférences-débats autour de l'avenir du pays, malgré la présence que le mouvement populaire a su imposer", ont-ils conclu.