Sur fond de clivages et d'antagonismes qui opposent, depuis quelque temps, deux factions de cadres et de militants du FFS pour le contrôle du parti, la session de l'APW s'est finalement tenue hier lundi, conformément à l'article 19 du code de wilaya, après le rendez-vous manqué du 25 août dernier, faute de quorum. Le groupe d'élus frondeurs réputés favorables à la direction issue du congrès extraordinaire, aile Ali Laskri et ses amis de l'instance présidentielle, sont de nouveau montés au front suite à l'action de protestation qu'ils ont animée, le 25 août dernier, conjointement avec les représentants du RCD (opposition) à l'APW. Dans leur déclaration, les six élus frondeurs ont élevé des critiques relatives au fonctionnement de l'Assemblée qui, accusent-ils, n'a tenu que deux sessions annuelles sur les quatre prévues et a dévié de ses missions statutaires en se délestant de son rôle d'organe de contrôle pour se contenter de voter des délibérations. Ces élus ont, en outre, voulu faire voter une délibération engageant l'APW à réclamer la libération des détenus politiques et d'opinion, entre autres, l'élue du RCD Samira Messouci et le moudjahid Lakhdar Bouregaâ. Peine perdue, puisque la proposition ne trouvera pas de voix pour la relayer et la défendre. Pire, les critiques de ces élus accusés par leurs camarades du Front des forces socialistes d'être à la «solde d'Ali Laskri» (dixit le sénateur Hocine Haroun sur un post publié sur sa page Facebook) n'ont pas manqué de susciter une réaction hérissée des élus proches du P/APW, qui, lui, est réputé comme faisant partie des soutiens de l'aile Belkacem Benamar, en soutenant avoir exercé loyalement leurs prérogatives d'élus. Cette passe d'armes est loin d'être un problème de discipline et de respect de la hiérarchie au sein du même groupe d'élus. Il reflète bel et bien le conflit opposant deux ailes rivales pour le contrôle de l'appareil du parti. Un constat confirmé par l'intervention de H. Hamoudi (FFS), réfutant toute dualité de représentativité politique du parti au sein de l'Assemblée. «A l'exception du P/APW et du chef de son groupe d'élus, aucun autre élu n'a de prérogative pour exprimer une position politique au nom du FFS au sein de cette institution (l'APW).» Et d'asséner : «La seule direction légitime du FFS est celle qui a élu domicile au siège sis à la rue Souidani-Boudjemaâ». Signalons que les élus ont adopté le budget supplémentaire pour l'année 2019. Une cagnotte d'un montant de 384 263 171, 84 DA, affectée à l'équipement et au fonctionnement des services publics de la wilaya. S. A. M.