Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale se présentera, ce matin, devant les membres de la commission des Affaires juridiques de l'Assemblée populaire nationale qui doivent examiner la demande de levée de son immunité parlementaire. Au sein du FLN, les avis sont divisés quant à son avenir à la tête du parti. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Mohamed Djemaï est attendu, ce matin à 10 heures, dans les locaux de la commission juridique de l'APN. Les membres de cette instance permanente devront étudier et statuer sur la demande de levée de l'immunité parlementaire déposée le 3 septembre devant le Bureau de l'Assemblée par le ministre de la Justice. Jeudi dernier, lors d'une réunion urgente du Bureau politique, Djemaï s'était engagé à accélérer le processus de comparution devant la justice en renonçant à son immunité parlementaire. «Lorsque je recevrai la convocation, je renoncerai immédiatement à l'immunité parlementaire», avait-il annoncé. Au sujet de son avenir à la tête du FLN, le député de Tébessa est resté plutôt vague. «Lorsque cela se produira (la convocation par la commission des Affaires juridiques), en ce qui concerne mon poste de secrétaire général, la décision sera prise de façon collective par le Bureau politique». Pour ses adversaires, Djemaï doit au plus vite démissionner du secrétariat général. C'est notamment l'avis de Badji Abou el Fadl, membre du Comité central du FLN, qui estime que la comparution de Mohamed Djemaï devant la commission des Affaires juridiques de l'APN pour la levée de son immunité parlementaire est une raison suffisante pour l'obliger à démissionner du poste de secrétaire général. «Notre position n'a pas changé depuis notre communiqué signé le 25 août dernier. Nous avons exigé la démission de Djemaï de la tête du parti et nous l'exigeons toujours. Il fait désormais l'objet d'une poursuite judiciaire, d'où la demande de levée de l'immunité parlementaire. Nous n'allons pas nous immiscer dans cette affaire de justice, mais concernant le parti, il est plus qu'urgent qu'il démissionne», précise-t-il. Badji Abou el Fadl appelle à aller au plus vite à une convocation du Comité central pour engager le processus d'élection d'un nouveau secrétaire général. «Le Front de libération nationale doit pouvoir convoquer une session du Comité central afin de nommer le membre le plus âgé comme l'exigent les statuts du parti. Cette phase d'intérim, qui ne devra pas durer plus de deux semaines, permettra d'organiser une session du CC afin d'élire un nouveau secrétaire général.» Abdelhamid Si Afif, député de Mostaganem et membre du Bureau politique a un avis contraire sur la situation de son secrétaire général. «Djemaï a clairement annoncé son intention de renoncer à son immunité parlementaire. Mais il est important de respecter le principe de présomption d'innocence. Des parlementaires ont perdu leur immunité depuis plusieurs mois et ce n'est pas pour autant qu'ils ont été condamnés par la justice», insiste Si Afif. Pour lui, la question du devenir du secrétaire général «est du ressort du Bureau politique du Front de libération nationale». «Evitons de précipiter les choses. Mohamed Djemaï est toujours secrétaire général et il est hors de question de céder aux pressions.» Une chose est sûre, le FLN n'est pas près de sortir de la crise dans laquelle il est empêtré depuis plusieurs années. T. H.