Les préparatifs techniques de la troisième phase de relogement de 1000 familles des Planteurs semblent arrivés à leur terme. Une délicate opération en perspective pour les autorités d'Oran qui, lors de la précédente opération en juin 2007, ont dû faire face à une réaction des plus violentes de la part des habitants des Planteurs. En effet, nombre d'entre eux n'ayant pu bénéficier de logements, alors que leur expulsion s'est faite à coup de bulldozer, contestèrent le recensement effectué par une commission de wilaya. Des échauffourées avaient opposés les forces de police et manifestants jusqu'au quartier de Sid El-Houari. De nombreuses arrestations avaient eu lieu et des dégâts occasionnés aux infrastructures urbaines. Dénonçant les “logements de la rechwa”, les habitants des Planteurs n'avaient pas manqué de manifester à nouveau lors de la visite présidentielle de trois jours à Oran les 30, 31 et 1er août 2007, interpellant le chef de l'Etat qui n'avait eu d'autres choix que de demander une enquête quant au déroulement de l'opération menée à Oran. Les enjoignant à déposer des recours ce qu'il firent sans trop de conviction, les contestataires dans leur majorité n'eurent pas gain de cause, sur les quelque 700 recours déposés seul 77 furent recevables par la commission mise en place à cet effet. Jusqu'à l'heure actuelle, le ressentiment et la conviction d'avoir était victime de passe-droits, font que cette troisième phase s'avère des plus délicates pour que ne se répète pas les mêmes réactions. Il ne faut pas oublier qu'à l'heure actuelle de nombreuses familles qui se sont retrouvées à la rue n'ont eu d'autres perspectives que de rester sur le site des Planeurs squattant des ruines ou ayant construits des taudis à proximité. Faut-il rappeler que cette troisième phase de relogement de 1 000 familles des Planteurs s'inscrit dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire financé par la Banque mondiale. En tout ce sont 9 000 familles qu'il faudra “délocaliser” et loger sur des sites à l'extérieur de la ville d'Oran. Ce programme des Planteurs qui existe depuis 2001 sera achevé avec le relogement des 6 000 familles restantes. Un programme donc des plus lourds mais qui ne devrait pas s'arrêter au simple déplacement des familles. Ces dernières qui sont installées aux niveau de haï El Yasmine et haï Nour, doivent se débattre dans bien des problèmes avec l'insuffisance d'équipement socioéducatif, difficultés de transport… autant de désagréments qui ne font qu'aggraver leur adaptation à un nouveau mode de vie. C'est une forme de déracinement intra-muros que vivent ces familles habituées à des modes de vie traditionnelle où la solidarité entre familles est forte. Aujourd'hui, ces nouveaux quartiers sont les sites qui, malheureusement, battent des records de chômage et d'insécurité. L'opération pourrait avoir lieu début juillet, la wilaya voudrait faire coïncider cet événement avec la célébration de l'Indépendance le 5 juillet. F. BOUMEDIENE