Le pôle de l'Alternative démocratique se dit «en adéquation avec les revendications populaires» et affirme, pour ce faire, «continuer la mobilisation unitaire et pacifique aux côtés des Algériennes et Algériens qui exigent clairement par leur processus révolutionnaire depuis 7 mois la rupture radicale avec le système en place, ses symboles et ses pratiques». M. Kebci - Alger (Le Soir) - A l'issue d'une réunion d'urgence dictée notamment par les arrestations de militants politiques dont celle du coordinateur de l'UDS (Union démocratique et sociale en attente d'agrément), tenue vendredi au siège national du FFS, les forces de l'Alternative démocratique appellent à la «vigilance» face à ce qu'elles qualifient de «multiples provocations du pouvoir de fait, qui n'a de cesse d'utiliser la violence et la répression pour faire passer au pas de charge sa feuille de route d'une présidentielle dans les plus brefs délais», rejetée par la majorité du peuple». Pour ce pôle qui regroupe le RCD, le FFS, le PT, le PST, le MDS, le PT, l'UCP et la LAADH (aile que préside Me Noureddine Bénissad), «seul un processus constituant souverain est à même de donner une issue salvatrice à notre pays». Exigeant la libération immédiate de Karim Tabbou et celle de tous les détenus(es) politiques et d'opinion, les forces de l'Alternative démocratique condamnent «vigoureusement cette arrestation arbitraire qui s'inscrit dans le cadre de la criminalisation de l'action politique et de l'instrumentalisation de l'Etat et de ses institutions par le pouvoir en place». S'apprêtant à tenir une autre réunion au courant de cette semaine pour étudier les développements intervenus et ceux à venir, notamment la plus que probable convocation du corps électoral pour la tenue de l'élections présidentielle comme «suggéré» par le vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'armée, les forces de l'Alternative démocratique ont réaffirmé, à l'occasion de leur convention nationale tenue lundi dernier, leur appel aux Algériens à «s'engager dans un processus constituant souverain» Cela ont-elle précisé, en «créant des organisations autonomes sous forme de comités de base, au niveau national». Les participants à cette rencontre, tenue au siège national du RCD, ont ratifié «une convention d'un pacte politique destiné aux citoyens, aux partis politiques et aux organisations de la société civile en particulier. «Le projet, selon les gens de la convention, reste «ouvert à tous les Algériens et les Algériennes, ainsi qu'aux organisations, entre partis, associations, rassemblements et personnalités politiques, afin de mener à bien le projet de la citoyenneté, c'est-à-dire à un Etat de droit, de justice et de démocratie». Les forces démocratiques ont, par ailleurs, exprimé «le rejet de la tenue de l'élection maintenue par le pouvoir». Elles ont retenu l'idée de la tenue d'un débat national pour une période de transition. Les forces de l'Alternative démocratique ont réaffirmé l'impératif d'aller vers une période de transition pour concrétiser l'Etat de droit que le peuple revendique depuis le 22 février. Dans leur document sanctionnant les travaux de la rencontre, les participants à ce conclave ont affirmé que «les revendications pour un changement vers un Etat de droit impliquent la nécessité d'entrer dans une période de transition démocratique pour gérer l'Etat dans une nouvelle logique à travers un processus constitutif exprimant les aspirations du peuple algérien». A ce propos, les parties formant l'Alternative démocratique ont réitéré leur rejet de l'élection présidentielle proposée par le pouvoir et ce, en adéquation avec les revendications «du peuple algérien appelant au changement radical qui consacre son entière souveraineté». Les forces de l'Alternative, qui comptent des partis, des organisations et des syndicats, ont mis en avant leur attachement «au départ des symboles du régime», appelant à la constitution «d'une justice indépendante» et à l'adaptation «des lois et des institutions avec les revendications populaires». Le processus constitutif préconisé par cette coalition repose sur l'unité nationale, les libertés sous toutes leurs formes, le rejet de toute forme d'intervention étrangère, la concrétisation de l'équilibre des pouvoirs et la non-utilisation de la religion, du patrimoine et des symboles de la Nation à des fins politiques. Dans ce cadre, les forces de l'Alternative démocratique appellent à la concrétisation de l'alternance au pouvoir, à des élections régulières, à la mise en place des mécanismes de contrôle populaire sur les élus, à l'égalité entre tous les citoyens et à l'annulation de toutes les lois discriminatoires entre les deux sexes. M. K.