Les Forces de l'Alternative Démocratique ont estimé, avant-hier lundi à Alger que l'exigence d'un changement pour un Etat de droit fondé sur une légitimité démocratique nécessite un nouveau climat politique. Un nouveau climat politique qui va, notent-ils dans le document final rendu public à l'issue des travaux de leur convention tenue, sous une tente au siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à l'encontre de ce que cherche à imposer actuellement le régime. Tout en réitérant leur rejet de l'agenda de l'élection présidentielle fixé par le pouvoir et dénonçant les menaces et accusations de trahison, proférés à partir des casernes, les rédacteurs du document ont souligné la nécessité d'aller vers une période de transition pour concrétiser l'Etat de droit que le peuple revendique depuis le 22 février. « Les revendications pour un changement vers un Etat de droit impliquent la nécessité d'entrer dans une période de transition démocratique pour gérer l'Etat dans une nouvelle logique à travers un processus constitutif exprimant les aspirations du peuple algérien », observent-ils. L'Alternative démocratique, en cohérence avec la forte détermination exprimée par le peuple algérien pour un changement démocratique radical consacrant sa pleine souveraineté, refuse, poursuit le document, de s'inscrire dans l'agenda des élections présidentielles. « Le pouvoir cherche à imposer l'option des élections par la force. Cela transparaît dans les discours du chef d'état-major à partir des casernes fondés sur la menace et l'accusation de trahison contre ceux qui défendent une transition démocratique et un processus constituant visant à démanteler le régime actuel et mettre en place les fondements d'une nouvelle république », poursuit le document. Les prétentions actuelles du pouvoir au sujet du dialogue national pour la tenue d'une élection présidentielle sont, considèrent les rédacteurs du document, démenties dans les faits. « Des dizaines d'Algériens sont encore en détention arbitraire en raison de leur opinion ou de leurs positions politiques, la liberté d'expression et de circulation est bafouée, les médias, publics comme privés, sont soumis aux dictées du pouvoir », observent-ils. Pour les représentants de cette coalition, le plafond républicain démocratique fondé sur le rejet de tout marchandage avec le régime actuel constitue l'horizon du débat national pour aller vers une conférence nationale avec tous les acteurs de la société afin, disent-ils, de dessiner les repères de la période de transition démocratique. « Il s'agit de démanteler le régime et de se débarrasser de ses pratiques et de son arsenal juridique répressif et le système des privilèges dans ses apparences politiques et économiques», poursuivent-ils. Le départ du régime et de ses symboles, disent-ils, constituent le premier indice de l'entrée résolue dans une nouvelle étape. « Le peuple Algérien refuse de construire le nouveau avec les instruments de l'ancien et avec la participation de ceux dont les mains sont entachées du sang des Algériens, de répression et de corruption », poursuivent les rédacteurs du document. Composée de partis politiques, des organisations et des syndicats, cette coalition a, à l'occasion, appelé à la constitution d'une justice indépendante, à l'adaptation des lois et des institutions avec les revendications populaires. Et, à la concrétisation de l'alternance au pouvoir, à des élections régulières, à la mise en place des mécanismes de contrôle populaire sur les élus, à l'égalité entre tous les citoyens et à l'annulation de toutes les lois discriminatoires entre les deux sexes. Les représentants du FFS, du RCD, de l'UCP, du PT, du PST, du MDS, du PLD et celui de la LADDH (aile que dirige Me Noureddine Benissad), qui forment les Forces de l'Alternative démocratique, préconisent un processus constitutif. Un processus qui repose, rappelle-t-on, sur l'unité nationale, les libertés sous toutes leurs formes, le rejet de toutes formes d'intervention étrangère, la concrétisation de l'équilibre des pouvoirs et la non utilisation de la religion, du patrimoine et des symboles de la nation à des fins politiques.