Le Bureau politique du Front de libération nationale (FLN) s'est réuni hier avec un ordre du jour précis : le remplacement de l'actuel SG du parti Mohamed Djemaï par un intérimaire. C'est le député Ali Seddiki qui a été désigné pour cette tâche. C'était dans l'air depuis quelque temps déjà, Mohamed Djemaï ne pouvait plus continuer à gérer les affaires du vieux parti. Un mouvement de redressement, une absence de visibilité politique, la perte de la présidence de l'APN et des soupçons de corruption : trop d'affaires à la fois qui ont contraint l'actuel SG à renoncer dans un premier temps à son immunité parlementaire, et ce, lors de son passage devant les membres de la commission permanente des affaires juridiques de l'Assemblée le 9 septembre dernier, et à désigner un intérimaire, son ami le député de Guelma, dans un nouveau rebondissement dans le feuilleton du FLN. Mohamed Djemaï qui ne veut pas lâcher son poste, n'a pas trouvé d'autre solution que de faire une petite marche-arrière, une concession jusqu'au passage de la tempête. Affichant sans cesse sa détermination à rester au poste de secrétaire général quel que soit le prix à payer, Mohamed Djemaï temporise et essaye de gagner du temps pour se consacrer à répondre aux accusations dont il fait face. Lors de la réunion urgente avec les membres du Bureau politique, il réitère sa disponibilité à résoudre son «petit» problème de justice en soulignant : «Je ne connais pas l'objet de la plainte, mais ce que j'ai pu savoir, c'est que cela concerne un différend avec une personne», avait-il dit. Pour rappel, cette réunion d'urgence du BP est la deuxième en une semaine, après celle convoquée au lendemain de l'annonce d'une procédure de levée d'immunité parlementaire visant Mohamed Djemaï, en vue de poursuites judiciaires. Les événements s'accélèrent sur la scène politique nationale avec l'installation de l'Autorité indépendante des élections, la fixation de la date du scrutin et la convocation du corps électoral, le FLN, est pour une fois, loin des sphères de décisions, ne peut rester trop à l'écart alors que tout le monde bouge. Impossible avec une direction contestée et un secrétaire général qui risque très prochainement de comparaître devant les juges, il fallait faire une pause et essayer de rattraper la caravane. Il fallait prendre des décisions d'urgence comme celle prise hier par la convocation du Bureau politique qui s'est réuni pendant plusieurs heures avant d'arriver au consensus. La direction du FLN avait procédé également à l'annulation de la «Rencontre nationale des jeunes du parti» initialement prévue pour le 21 septembre et qui était perçue comme un congrès bis qui réunira les jeunes militants dans l'objectif d'un rajeunissement urgent du vieux parti. Ilhem Tir