Mohamed Charfi, président de l'Autorité indépendante de préparation et de surveillance des élections, a estimé que la mission qui lui a été confiée constitue un «grand défi au service du pays», assurant une rupture totale avec «les déviations» du passé et précisant que «la sincérité du scrutin dépend du citoyen lui-même». En s'exprimant dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne III, M. Charfi a répondu à toutes les interrogations posées, de la sincérité du scrutin à son organisation dans une telle conjoncture où bon nombre de citoyens continuent à rejeter cette option préférant la période de transition. Cette dernière est, selon le magistrat, un choix risqué car « la première conséquence négative qui découlera de la période de transition serait de se retrouver dans un Etat non contrôlable», a-t-il expliqué et d'ajouter : «rien ne garantit d'en sortir dans les délais convenus et avec les objectifs voulus». Pour lui, le pays a besoin de stabilité économique et politique et le Président élu aura toutes les prérogatives avec une «forte légitimité». Pour ce qui est de son instance récemment installée et qui ne dispose que de 90 jours pour organiser le scrutin, M. Charfi a précisé que c'est un «grand défi au service du pays» et «notre volonté en acceptant cette mission est de ne pas permettre d'interférence de qui que ce soit». En rassurant sur l'engagement des membres de la nouvelle commission, née du dernier amendement du code organique des élections, à empêcher toute interférence dans l'exercice de leur mission, il notera : «Nous avons un programme d'autonomisation du schéma d'information afin que nulle interférence ne puisse être possible.» L'instance que dirige le magistrat est presque unique en son genre compte tenu des «prérogatives et des garanties» prévues dans son statut de création. «Des garanties qui permettent une pratique réelle du droit sacré de la citoyenneté, celui de pouvoir choisir les représentants du peuple». Tous les membres du conseil de l'Autorité sont conscients que leur tâche est difficile dans ce climat de méfiance et de perte de confiance entre gouvernants et gouvernés. Comment assurer alors un scrutin dans un tel climat ? Pour le président de l'Autorité qui a les prérogatives de 4 ministères, les mécanismes sont là ainsi que les moyens mais « la sincérité du scrutin dépend du citoyen lui-même», a-t-il insisté et d'ajouter : «Le citoyen a un rôle à jouer dans les bureaux de vote. La transparence et la sincérité seront assurées à 100%». A noter que l'Autorité indépendante de préparation et de surveillance des élections a entamé déjà son travail de manière concrète. Un groupe de contact a été mis en place pour programmer le transfert des prérogatives, «nous allons segmenter le travail et selon l'urgence prendre les dispositions», a expliqué le président de l'instance qui donnera l'exemple de la mise en place d'une plateforme informatique comme base «un site propre à l'Autorité sera mis en service dans moins de 48h», a-t-il lancé. Après la désignation des membres de l'Autorité au niveau national, il sera procédé, dès cette semaine, à l'installation des délégués de wilayas puis des délégués communaux. Il insistera sur le transfert des prérogatives du ministère de l'Intérieur et «les fonctionnaires réquisitionnés pour l'opération seront sous l'autorité locale et non sous celle de l'administration», a-t-il expliqué. Ilhem Tir