Pour accomplir librement leur devoir électoral et dans la transparence totale, les citoyens devront jouer un rôle de superviseur et s'impliquer dans la surveillance des bureaux de vote et des opérations de dépouillement au côté de l'Autorité nationale de contrôle des élections. Une promesse en guise de garantie électoraliste qu'a avancé hier, Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale en charge du contrôle des élections, lors de son intervention sur les fréquences de la radio nationale, chaîne III. «La sincérité du scrutin dépend du citoyen lui-même, il a un rôle à jouer à notre côté, la transparence est la responsabilité aussi de l'électeur», a-t-il précisé, expliquant avec insistance que : «Si les citoyens ne participent pas à l'exercice de leur droit de vote et à la surveillance des bureaux de vote, comme la loi l'exige, cela compliquera la tâche de l'autorité». Ainsi, il lance un appel à tous les citoyens algériens à se diriger vers les bureaux de vote le jour J et de constater par eux même l'état du déroulement et de l'organisation des élections qui se passeront sous la minutieuse observation et surveillance de l'instance et même de certaines missions étrangères. A 90 jours des élections présidentielles, Mohamed Charfi adresse un message fraternel aux Algériens qu'il exhorte de participer massivement aux élection pour la consécration du principe fondamental de la démocratie et de la liberté étant l'unique voie légale pour sortir de la crise. Quant aux représentants de l'autorité, l'intervenant a précisé que «malgré que l'autorité fera appel à des agents administratifs, ces derniers seront sous la tutelle de la commission et ne peuvent faire objet d'interférence de la part de qui que ce soit». Le pays frôle le chaos et le rejet des élections ne feront que temporiser et aggraver la crise politique. Promettant ainsi à travers cette démarche que certain qualifie de «coup de force» de remettre la «décision et le pouvoir au peuple qui est l'unique habilité à conduire le pays vers la liberté». Répondant à la question sur la période de transition à laquelle appelle certaines parties, le juriste estime que «la transition risque de mettre le pays dans un état incontrôlable, car rien ne pourrait dire qu'on pourrait sortir sans dégâts de cette période», expliquant qu'à l'heure actuelle l'urgence est de sortir de la crise politique par la voie constitutionnelle qu'est l'organisation des élections. Il a exprimé son optimisme quant à la nouvelle Algérie qui devra être dirigée par «un prochain président élu» et qui «aura les prérogatives de mener les changements nécessaires». Rejetant ainsi l'idée «de la transition comme solution à la crise que traverse le pays» et la désignation du régime politique algérien comme «autoritaire». Il a indiqué que «la transition est utilisée par des Etats dirigeaient par des régimes dictateurs». Il a insisté ainsi sur le rôle du citoyen comme partie prenante dans la réussite du processus électoral ainsi que le rôle de l'institution militaire qui a, selon lui, su s'adapter à la volonté populaire. Il a salué les efforts accomplis par le haut commandement de l'armée pour accompagner le peule dans sa révolution. Le compte à rebours a commencé, l'Autorité de contrôle des élections devra faire face à la rue qui ne décolère pas et la convaincre d'aller aux urnes. Un défi de taille que compte relever Mohamed Charfi qui a déjà entamé son travail à travers la désignation des administrateurs des wilayas et communes. Ce qui permettra à l'instance d'intervenir en temps réel en cas de plainte ou d'un constat de fraude. L'Autorité commence, également, à l'élaboration de son règlement intérieur et «a établi un programme pour le transfert des prérogatives des différents ministères envers notre autorité, nous allons segmenter les prérogatives, et selon l'urgence nous allons prendre les dispositions, pour que l'exercice de cette prérogative puisse être assumé par l'autorité», a indiqué l'invité de la rédaction. L'ex-ministre de la justice au long parcours dans le domaine de la justice sait très bien de quoi cela relève. Il a expliqué que «la loi est claire, elle exige que la commission soit indépendante de toute allégeance politique, impose à tous les organismes de l'Etat d'apporter l'aide nécessaire chaque fois que l'autorité le demande».