Quelques heures après sa désignation à la tête de l'Autorité indépendante de l'organisation des élections, Mohamed Charfi a exprimé, lors d'une conférence de presse, son intention de «mener à bien la mission de cette instance qui est le fruit des revendications populaire», et promet de «remettre le pouvoir au peuple» et de «combattre toute forme de fraude électorale». Un défi de taille qu'il devra relever dans le plus bref délai. Mohamed Charfi devra désormais fournir plus de garanties aux citoyens et œuvrer pour une meilleure crédibilisation de cette instance, notamment, à l'approche de l'échéance électorale et «l'imminente» convocation du corps électoral par le chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Donnant ainsi le coup d'envoi au lancement du processus électoral. «L'instance n'exclut pas l'organisation de débat ou d'une confrontation médiatique des idées des candidats à la présidentielle et entre les partis politiques avec l'approbation des autorités», a-t-il fait savoir, évoquant au passage la «délicatesse» et la «complexité» de la mission de cette Autorité qui devra relever un défi de taille et convaincre le peuple de la transparence et de l'intégrité des élections. Une chose qui n'est pas aisée, après plus de deux décennies d'asservissement et l'instrumentalisation politique de toutes les institutions et organisations publiques devant servir le peuple. «La confrontation médiatique ou publique entre les candidats à l'élection présidentielle n'est pas interdite par la loi», précise Mohamed Charfi qui promet de veiller au bon déroulement et organisation du processus électoral. Pour mener à bien sa mission, l'Autorité indépendante de contrôle des élections mettra en place tout l'arsenal juridique devant définir les prérogatives de l'instance ainsi que l'élaboration du règlement intérieur de celle-ci et sera appliqué sur tous ainsi que la désignation de son dispositif électoral. «Il est impératif d'intégrer de nouvelles compétences issues du peuple afin de contribuer au bon déroulement des élections et surtout pour la surveillance des bureaux de vote», a-t-il souligné, précisant à cet effet que «ceci est une revendication constituante du peuple. Ce qui explique la particularité de cette Instance». Après plusieurs années dans la démagogie institutionnelle et l'anarchie totale, «le pays assiste à un nouveau départ. Un tournant décisif dans la vie politique du pays», a indiqué Charfi qui a expliqué que «l'immunité est de permettre au peuple d'élire et choisir son président et ses élus librement». L'ex ministre de la Justice s'engage à veiller à «remettre le pouvoir au peuple à travers l'organisation d'une élection transparente et libre». Mohamed Charfi est un homme de loi, au long parcours dans le secteur de la justice, connu notamment, après les embrouilles avec le régime de Bouteflika qui lui ont valu son injonction de convoquer Chakib Khélil, impliqué dans l'affaire Sonatrach2. Un épisode que le juriste a souhaité ignoré. Il a préféré répondre aux questions des médias sur la situation politique du pays et les prérogatives de l'instance à laquelle incombe désormais le rôle d'organiser et contrôler les élections et désigner, dans le plus bref délai, ses représentants administratifs locaux au niveau des wilayas et communes du pays afin d'assurer pleinement sa mission. Confiant Mohamed Charfi accepte de relever le défi qui le confronte actuellement à une course contre la montre pour convaincre le peuple des élections présidentielles comme «l'unique solution de sortie de crise et qui cristallise un principe démocratique revendiqué par le peuple algérien».