Pas de participation à l'élection présidentielle dans les conditions actuelles pour le président du parti de la justice et de la liberté (PLJ). Mohamed Saïd assure que son parti ne se sent pas concerné par ce rendez-vous tant que des préalables ne sont pas satisfaits. Nawal Imés - Alger (Le soir) - Aucune intention de prendre part au rendez-vous électoral du 12 décembre pour Mohamed Saïd. Son conseil national a tranché au cours d'une session extraordinaire tenue le 21 septembre dernier. Ses membres ont conclu que «les données actuelles n'encouragent guère l'organisation d'une élection présidentielle permettant l'émergence d'un président qui, fort de la légitimité populaire, sera capable de jeter les bases d'un Etat démocratique et d'engager les réformes». Ce même conseil national considère qu'«il n'est pas concerné par cette élection tant qu'elle ne constitue pas le couronnement d'un large consensus national qui ouvre la voie à un changement radical et au renouvellement de la classe politique». Mohamed Saïd qui animait hier une conférence de presse, assure, néanmoins, que son parti adaptera sa position en fonction de l'évolution de la situation. Une seule certitude, dit-il, les conditions sont loin d'être réunies. Pour l'être, des préalables sont plus que nécessaires, dit-il, à commencer par des mesures d'apaisement englobant «la libération de l'action politique et associative des entraves bureaucratiques, la remise en liberté des dizaines de manifestants pacifiques et d'activistes politiques, le respect des libertés d'expression et de la presse et la levée d'entraves devant les marches pacifiques». Mohamed Saïd évoque également le remplacement du gouvernement Bedoui par un «gouvernement consensuel de technocrates choisis pour leurs compétences» mais aussi «la limitation du rôle de l'institution militaire dans la facilitation de construction du consensus national». Pour Mohamed Saïd, les événements qui se sont précipités ces dernières semaines dévoilent un tant soit peu les intentions du pouvoir. Il évoque, à titre d'exemple, la convocation à une date inattendue du corps électoral «au moment, dit-il, où la commission chargée du dialogue n'avait pas encore achevé sa mission sans compter la constitution de l'Autorité électorale indépendante et la désignation «express» de ses membres. La poursuite des arrestations des activistes et les entraves à la liberté d'action des partis politiques et des associations ne plaident, conclut-il, certainement pas en faveur du consensus auquel son parti appelle pour une sortie de crise rapide». N. I.