L'ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, est officiellement partant pour la présidentielle prévue le 12 décembre prochain. L'homme qui a eu un éphémère passage à la coordination de l'exécutif, pour en avoir été écarté trois mois seulement après y avoir été intronisé, compte ainsi prendre sa revanche. M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'homme, qui s'est présenté avant-hier jeudi auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections pour le retrait des formulaires de souscription individuels, tente, d'ores et déjà, de marquer son territoire et de se défendre, lui qui se sait «passible» d'attaques pour avoir accompagné le long règne du président de la République déchu sous la pression du mouvement populaire avant de subir le terrible affront, en août 2017, en se faisant renvoyer de la tête du gouvernement de la façon que l'on sait trois mois seulement après avoir été nommé au poste de Premier ministre. «Le peuple algérien sait qui est Tebboune. Un peuple qui attend maintenant des solutions qui servent ses revendications qu'il a soulevées depuis le 22 février dernier». Pour l'ancien Premier ministre, le peuple algérien n'attend plus des insultes ou l'exclusion de quiconque. Son seul souci est d'être digne et fier de son patriotisme et confiant en son pays». Et comme pour se défendre des attaques qui ont déjà commencé à lui tomber dessus, pour avoir été de la longue magistrature du président de la République poussé à la démission, Tebboune s'est appesanti surtout sur son éphémère passage à la tête de l'exécutif duquel il a été remercié quelques semaines seulement après y avoir été installé. «J'ai subi les pires pressions quand j'étais au poste de Premier ministre». Et d'accuser la fameuse «bande» qui a été jusqu'à «supprimer mon portrait du Palais du gouvernement». Et de se prévaloir d'avoir été parmi les tout premiers à critiquer la situation antérieure». Pour lui, il n'est pas concevable et logique de mettre dans le «même sac» ou «à égalité» ceux qui ont cru avant et ceux qui ont cru après cette ouverture». L'ancien Premier ministre s'est, par ailleurs, engagé à mener une «lutte sans merci à toutes les formes de la corruption et à construire un Etat de droit fort basé sur l'économie». Et de préciser ne pouvoir dévoiler son programme aussi précocement. Un programme qu'il «annonce «prometteur qui, selon lui, «distinguera nettement le monde des affaires de la sphère politique». Une «philosophie» qui avait guidé son éphémère passage à la coordination du gouvernement et à l'origine, dit-on, de son renvoi dudit poste. Par ailleurs, et répliquant à l'autre chef de gouvernement, Ali Benflis, également candidat au scrutin du 12 décembre prochain, qui avait qualifié, quelques instants auparavant, sa candidature de «5e mandat sous un autre nom», Tebboune affirme que la période que traverse le pays actuellement est difficile et qu'elle nécessite, de ce fait, d'éviter les sujets qui fâchent ou encore l'invective et les attaques. Pour lui, il s'agit de «semer les graines de l'espoir et de la tranquillité parmi le peuple algérien dont l'avenir est brouillé». Et de rappeler sa relation avec Benflis qui, selon lui, «remonte à 1977 quand j'étais secrétaire général de la wilaya de Batna et lui y exerçait comme avocat». Ceci dit, pour les besoins de sa campagne électorale, Tebboune a choisi le diplomate Abdallah Baâli pour diriger son staff national. L'ex-ambassadeur d'Algérie à New York a accompagné, ce jeudi, l'ancien Premier ministre au niveau du siège de l'Autorité nationale indépendante des élections pour le retrait des formulaires de souscription qu'exige la loi électorale. M. K.