Alors que l'ennemi-intime, le RND, a décidé de prendre part au rendez-vous du 12 décembre prochain avec son propre candidat, en la personne de son premier responsable intérimaire, le FLN est toujours en stand-by, quant à la position à adopter à l'égard du prochain scrutin présidentiel. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Inconfortable et inédite position que celle à laquelle est confronté le FLN, un parti qui a de tout temps constitué la façade partisane du pouvoir avant qu'il ne partage la mission avec son frère-ennemi, le RND, dès la création de ce dernier en 1997. Une mission qui a consisté en l'appui, à chaque échéance présidentielle, du candidat du consensus du système et du soutien de toutes les politiques et options de ce dernier. Montré du doigt par le mouvement populaire né le 22 février dernier qui ne cesse de réclamer sa mise au placard de l'histoire, le FLN est davantage fragilisé avec l'envoi en détention provisoire de deux de ses derniers secrétaires généraux. D'abord, Djamel Ould Abbès, placé le 7 juillet dernier, sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach, par le juge d'instruction près la Cour suprême pour dilapidation présumée de deniers publics, d'abus de pouvoir présumé et de conclusion présumée de contrats contraires à la législation en vigueur du temps où il était ministre de la solidarité nationale. Puis son éphémère successeur, Mohamed Djemaî, mis également en détention provisoire à la même prison d'el Harrach, accusé de «menace et destruction de documents officiels», au moment où son épouse, également mise sous mandat de dépôt le même jour, est accusée d'usurpation de qualité. Ceci en sus d'autres ministres et députés du parti séjournant en prison à titre provisoire ou en attente de l'être pour d'autres. Ce qui ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre au parti en prévision de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Son responsable intérimaire, de même que son bureau politique doivent être à coup sûr dans l'expectative, ne sachant quelle position adopter, le djihaz (l'appareil) étant habitué à entériner et à mettre à exécution la résolution prise en haut-lieu. Ce qui ne semble pas être le cas, cette fois-ci, du moins jusqu'à maintenant, puisque la boussole n'a toujours pas montré son favori. A plus forte raison que la candidature de l'ex-Premier ministre et néanmoins membre du comité central du parti, Abdelmadjid Tebboune, et celle probable de l'ancien chef de gouvernement, lui aussi un cadre du parti pour l'avoir dirigé un temps, risque de brouiller bien des cartes au sein du collectif militant complètement déboussolé. Ceci sans compter ceux, nombreux parmi les cadres et militants du parti, qui ne manqueraient pas de sympathie à l'égard de deux autres enfants du front, Abdelaziz Belaïd et Ali Benflis, partis «voir ailleurs», sans toutefois rompre les liens affectifs avec leur maison-mère. Ce qui augurerait d'un émiettement de l'électorat du vieux front du pouvoir qui risque de payer, à l'occasion du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain, et chèrement, le prix pour avoir servi d'appareil de caution et de soutien au régime en place. M. K.