Les infernales actions de blocage de routes continuent à empoisonner le quotidien des citoyens dans leurs déplacements dans l'indifférence totale des autorités concernées, visiblement impuissantes à mettre fin à cette situation d'anarchie qui semble désormais définitivement installée à travers la wilaya de Béjaïa. Hier mercredi , ce sont les demandeurs de logements sociaux qui sont montés au créneau. Ils ont fermé la route nationale 26, pour la deuxième journée consécutive ,à l'entrée de la ville de Sidi-Aïch suite à l'affichage , lundi dernier , de la liste des pré-bénéficiaires de 163 logements construits au niveau de la localité de Remila, dans la même commune de Sidi-Aïch . En procédant à la fermeture de cet important axe routier reliant la vallée de la Soummam aux wilayas du centre du pays , les protestataires, dont les noms ne figurent pas sur la première liste des pré-bénéficiaires de ces logements sociaux, veulent crier leur colère devant ce qu'ils qualifient « d'injustice »à leur encontre lors de l'établissement de ladite liste par la daïra de Sidi-Aïch . L'on a appris, par ailleurs, que lors de la confection de cette première liste de pré-bénéficiaires , les demandeurs dont les dossiers ont été déposés durant les cinq dernières années ne sont pas concernés par cette attribution. Sur sa page Facebook , la mairie de Sidi-Aïch a annoncé que la liste des pré-bénéficiaires affichée a été arrêtée lors d'une réunion tenue le 12 juillet 2016, c'est-à-dire lors du mandat précédent dont le nouvelle assemblée élue en novembre 2017 n'est donc pas responsable. Les 163 logements achevés ont été répartis comme suit : 34 logements pour les demandeurs âgés de plus de 35 ans et les 129 autres unités pour ceux âgés de moins de 35 ans, selon les critères arrêtés par la commission de la daïra en charge de la confection de la liste des pré-bénéficiaires . Les demandeurs de logements mécontents disposent d'un délai de huit jours pour introduire des recours. Une nouvelle pagaille indescriptible est observée sur ce tronçon routier. Les usagers se sont retrouvés les otages, comme à chaque fermeture de route, d'un conflit dont ils ne sont aucunement responsables. « Quand bien même les revendications de ces protestataires sont légitimes , ils ne doivent pas pénaliser d'autres citoyens qui vivent peut-être dans des conditions pires que les leurs. A chaque manifestation similaire de revendication citoyenne , ce sont toujours d'autres citoyens innocents qui sont finalement punis » , explose un routier de passage par la RN 26. Les usagers ont dû de nouveau galérer dans des embouteillages monstres en empruntant des déviations par les municipalités de Sidi-Ayad ou Tinebdar pour rejoindre leurs destinations. Des camionneurs qui ne pouvaient pas passer par des chemins de montagne étroits ont poireauté toute la journée en attendant la levée du blocus pour reprendre la route. A. Kersani