La semaine a été pénible. Le mardi des étudiants a été particulièrement violent, ce qui augurait déjà une suite pas très rassurante pour le mouvement populaire et, partant, pour le pays dans les prochains jours. Depuis le 22 février, jamais la police n'a montré autant de nervosité et d'agressivité face aux manifestants qui sont pourtant restés dans l'esprit du Hirak auquel ils tiennent par-dessus tout : son caractère pacifique. Arrestations précoces et en nombre, poursuite à travers les rues d'Alger et bastonnades ont rythmé la journée de marche des étudiants. C'est quoi la suite, avant le 12 décembre ? La semaine a été pénible. Si vous avez oublié Mohamed Alioui, lui ne vous a pas oubliés. Vous savez, le chef des agriculteurs qu'on n'a jamais vu dans une ferme, à qui on n'a connu ni bottes, ni brouette, ni charrue, ni bœufs, c'est de lui qu'il s'agit. On lui connaissait plutôt des costumes-cravate d'un goût désespérant et toutes les tribunes de l'allégeance où le zèle se mêle à l'obséquiosité, pour compléter le portrait du bonhomme. La dernière qu'on lui connaît en la matière : il promettait de réunir… 5 millions de signatures pour Bouteflika ! Le voilà qui revient proposer ses services au candidat Tebboune. On ne sait pas s'il promet autant de signatures à l'ancien Premier ministre mais ce n'est pas important, on sait l'essentiel. La semaine a été pénible. La révision des listes électorales a été clôturée dans sa première échéance, avant d'être prolongée, sans qu'on sache dans quelles dispositions légales. L'opération devait revenir à l'Autorité des élections mais on sait qu'elle a, au moins, commencé sans elle, puisque l'installation des délégations communales n'interviendra que dans les prochains jours. Première et grosse entorse dans la préparation du scrutin qui est passé inaperçue. Patience, ça ne va pas être la dernière. La semaine a été pénible. La sélection nationale de football a joué son premier match de préparation pour les qualifications à la CAN. Sur une pelouse indigne d'un champion d'Afrique, Belmadi a remanié son équipe mais ça n'explique pas la prestation en demi-teinte des Verts qui nous a rarement rappelé son niveau de jeu du Caire. La rencontre a été ponctuée par l'horrible agression morale dont a été victime le jeune et talentueux Boudaoui. « T'hellebt ? », lui a lancé un journaliste, irrité qu'il ne veuille pas répondre à ses sollicitations. T'hellebt, ça veut dire littéralement « tu t'es émancipé ». Heureusement que l'élan de solidarité de ses coéquipiers, puis de beaucoup d'Algériens scandalisés par l'agression et sa nature, a fini par consoler le jeune joueur qui a versé de chaudes larmes. Pitoyable. S. L.