Encore un vendredi du Hirak. Encore un vendredi de grande mobilisation autour du rejet des élections. Hier, à l'occasion de la marche hebdomadaire du Hirak, dans son Acte XXXIV, les principales artères de la ville de Bouira étaient, encore une fois, noires de monde. Juste après la prière du vendredi, des milliers de citoyens ont envahi le principal boulevard menant à la place des Martyrs, avant d'entamer la marche vers le siège de la Wilaya puis revenir par l'autre artère du côté de la Maison de la culture, le siège de la Sûreté de wilaya et celui de la BDL. Et au fil des minutes, d'autres citoyens affluaient depuis les quatre coins de la wilaya, par milliers et de tous âges, avec la présence notable de dizaines de familles avec femmes et enfants, et mêmes les vieilles et les vieux. Pendant plus de trois heures, la ville de Bouira a vibré au rythme des slogans du Hirak allant de la demande insistante du départ du système et de tous ceux qui le symbolisent comme Bensalah et Bedoui, mais également Gaïd Salah, à la demande de la libération des détenus ; en citant quelques figures de proue comme Karim Tabbou, Lakhdar Bouregaâ, les quatre détenus du Hirak issus de Haïzer, etc. mais aussi, la revendication principale d'une transition démocratique. Et puisque, l'heure du côté du pouvoir est aux préparatifs pour l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain, des pancartes et des cris fustigeant d'abord les candidats comme Tebboune et Benflis, considérés par les citoyens comme étant des enfants du système et appartenant à la bande, jusqu'à la dénonciation de Harkat Djeloul, désigné au début de la semaine dernière pour présider l'Instance locale indépendante des élections, au niveau de la wilaya de Bouira. Signalons au passage que la mobilisation grandiose d'hier à Bouira, a été marquée par la présence de certaines figures nationales connues pour leur militantisme au sein du MCB, comme Mouloud Lounaouci, Hend Sadi venus de Tizi-Ouzou, ainsi que Mhand Amarouche de Bouira, professeur des universités et ancien militant du MCB. Enfin, notons que, comme durant toutes les marches des vendredis, des drapeaux aux couleurs nationales ainsi que des étendards amazighs étaient déployés côte à côte, dans une harmonie totale, tout comme les slogans chantés tantôt en arabe, tantôt en tamazight. Signalons, par ailleurs, que la marche s'est déroulée dans le calme. Y. Y.