Comme à chaque vendredi, des milliers de citoyens et citoyennes des villes de Boumerdès, Bordj-Menaïel et Dellys sont sortis pour accomplir leur 34e marche pacifique de protestation et de revendications. Comme à chaque vendredi, ceux sont les marcheurs de Bordj-Menaïel qui ont entamé leur 34e acte politique public juste à la fin de la prière du vendredi. «Je pense que la mobilisation pour la 34e marche est légèrement supérieure à celle de vendredi passé. Ce qui veut dire que si le pouvoir mise sur le temps pour nous user, il fait fausse route», nous dit un citoyen qui n'a raté aucune marche depuis le 22 février. Les slogans scandés sont désormais nationaux. Idem à Boumerdès où un marcheur régulier pense que la participation est légèrement plus importante. Le rejet des élections du 12 décembre, l'exigence du départ des figures du régime et l'instauration d'une république civile et non militaire sont les principales revendications des foules. Ces slogans et revendications ont été grandement relayés, à l'extrême est de la wilaya de Boumerdès, par la population de Dellys. Dans les trois villes, les protestataires ont dénoncé la répression contre la population et les animateurs du mouvement. «Ils sont allés jusqu'à emprisonner un moudjahid de 86 ans. C'est un véritable scandale. Ils n'ont aucune dignité ni honneur», nous lance une dame à Boumerdès. Justement, à Boumerdès, des citoyens se rassemblent régulièrement au niveau de l'esplanade du monument des Chouhada pour débattre des problèmes et des perspectives de notre pays. «Jeudi en fin d'après-midi, le lieu a été occupé par des policiers qui nous ont interdit de nous rassembler, donc de débattre pacifiquement», signale un habitué des lieux. Abachi L.