«Chaque marche qui se présente est plus importante que celle qui est passée. Chaque vendredi, le peuple algérien est mis au défi de réussir sa mobilisation dans la cohésion et la détermination pour déjouer les manœuvres du pouvoir. Nous voilà encore une autre fois dans la rue, plus nombreux encore, pour dire à Bensalah, Bedoui, Bouchareb et leur système dégagez ! Nous y reviendrons chaque vendredi jusqu'à ce qu'ils partent et qu'ils nous laissent lancer la transition démocratique pour l'avènement d'une République juste et démocratique.» C'est la réflexion d'un cadre universitaire qui était entouré de ses collègues de travail alors qu'il suivait les dizaines de milliers de ses concitoyens en marche dans la ville de Boumerdès. A l'imposante foule qui s'est mobilisée au chef-lieu de la wilaya, il y a lieu d'inclure la mobilisation de dizaines de milliers de manifestants, comme chaque vendredi, à Dellys, Bordj-Menaïel, Laâziv, les Issers, Thénia ou d'autres localités de la wilaya. Effectivement, c'est avec la même détermination que cette 9e marche citoyenne s'est ébranlée le long des rues de la ville de Boumerdès. «Si le pouvoir pense pouvoir user la population, il doit réviser son objectif et partir», nous confie un jeune. Les marcheurs insistent dans leurs revendications sur le départ de tout le système. Ils n'ont pas cessé de scander : « Goulna yrouhou ga3 ! (on a dit ils partiront tous).» Les citoyens de la région suivent, au jour le jour, l'actualité du pays et tout ce qui se trame au niveau supérieur de l'Etat. Les vendredis, ils donnent leurs décisions très pertinentes. «Bensalah dégage. Fenniche à la poubelle !» «Ulach l'vote ulch !» Les hommes, femmes, enfants jeunes qui ont marché ce vendredi dans un climat festif ont condamné le simulacre de dialogue qu'a initié Bensalah «La hiouar la vote ya Bensalah irhal !» (Pas de dialogue, pas de vote, Bensalah dégage). C'est sans équivoque. Un groupe d'adolescents lance un chant repris par la foule autour de lui «Ya Gaïd ya Salah ouachrak eddire Dzaïr machi lek Dzaïr dialna!» (Gaïd Salah que fais-tu, l'Algérie n'est pas à toi. C'est la nôtre.» Tout est dit. En tout état de cause, la population de Boumerdès est sortie ce vendredi, plus nombreuse, contrairement à ce que craignaient les observateurs, et encore plus déterminée. A l'instar du peuple algérien elle a délivré son message et sa feuille de route politique à ceux qui détiennent les leviers de commande. Abachi L.