Abdelkrim Medaouar, président de la LFP sort de son mutisme. Après quelques semaines d'absence de la scène médiatique, durant lesquelles l'ancien boss de l'ASO Chlef a essuyé de vilaines critiques de ses proches et davantage de la part de ses opposants, il a repris la «parole» hier en se confiant longuement à la radio nationale. Trois dossiers ont marqué la longue phase d'hibernation observée par le président de la LFP. Ses absences inexpliquées aux deux conclaves du BF de la FAF à l'issue desquels le nouveau système de compétition et la nouvelle pyramide du football pour la saison 2020-2021 ont été validés, puis celui concernant la programmation du derby MCA-USMA qui fut «assaisonné» à une crise interne supposée au sein du bureau de la Ligue du football professionnel. Du deux en un, en somme. Si Medaouar a, pour le point relatif à sa «conduite» par rapport aux deux réunions du BF/FAF, réitéré ses propos conciliants en rappelant sa «bonne relation avec le président de la FAF» Kheïreddine Zetchi, le ton qu'il emploiera au sujet des deux autres dossiers fut pour le moins «acide». Sans citer de noms mais s'appliquant à rappeler les responsabilités des dirigeants du club de Soustara, Abdelkrim Medaouar s'est adressé avec une rare véhémence à ceux qui critiquaient la gestion du derby. «C'est un match d'exception, certes. Mais la loi ne nous permet pas de faire la différence entre un match et un autre. Nous respectons les gens de l'USMA mais nous ne pouvions aussi aller contre les intérêts du championnat dont l'intégrité pouvait être sérieusement remise en cause si nous avions reporté à nouveau cette rencontre prévue en septembre dernier. Nous avons obtenu la dérogation de la FAF qui a rendu public cet accord à l'issue de son dernier bureau fédéral. L'USMA dit qu'elle a six joueurs dont cinq militaires et qu'elle était en droit de voir son match décalé pour plus tard. Je dois rappeler que sur le principe, la direction de l'USMA se trompe. Les militaires sont des contractuels et c'est l'armée qui a plein droit sur eux. C'est elle (l'ANP, ndlr) qui les libère pour pouvoir disputer les matchs de leurs clubs. Sur les cinq joueurs retenus en sélection militaire, un seul (Hamra) cumule trois matchs sur quatre joués par le club depuis le début de la saison. Un élément (le gardien Sifour) a 0 minute, un second (Benhamouda) 8 minutes, un troisième (Khemaïssia) en possède 51 minutes et le quatrième (Belarbi) 82 minutes. C'est dire qu'ils ne sont pas si titulaires que ça. Je dois aussi dire que l'USMA a un effectif qui compte aussi 20 autres joueurs. Pour ceux qui feignent l'ignorer, l'USMA n'a disputé qu'un match (MCO-USMA de la 7e journée, ndlr) en plus d'un mois (le 1er septembre, pour le compte de la 3e journée, elle a accueilli l'ASAM à Bologhine 3-2, ndlr). Si nous avons accepté de repousser encore la date du derby, nous nous retrouvions avec davantage de matchs en retard rien que pour cette équipe qui n'aura joué en plus de deux mois qu'un match sur le plan national», s'est-il défendu. «Messaoudène a démissionné en avril» Pour Medaouar, l'affaire du derby reporté n'en serait pas une. L'USM Alger pouvait, à son avis, disputer la rencontre. Comme elle a le droit d'introduire un recours auprès des instances compétentes. Des procédures que la direction actuelle de l'équipe de la capitale a lancées dans l'espoir d'avoir gain de cause. Pour ce qui est de la «crise interne» qu'aurait secouée l'instance qu'il dirige depuis l'été 2018, M. Medaouar a fait savoir que de la crise, il n'en est pas question. En tout cas, pas à sa connaissance. «J'en ai écho à travers les médias, oui. Au sein de la LFP, le travail est accompli au quotidien par la vingtaine de personnes que compte la ligue. Nous menons une gestion administrative tout à fait normale. Les membres du bureau exercent leurs missions convenablement chacun dans le rôle qui est le sien. Si vous voulez parler de Djamel Messaoudène, je vous rappelle qu'il a démissionné en avril dernier et depuis, il n'a plus donné signe de vie sauf en se présentant dans les plateaux pour déclarer qu'il y a une crise au sein de la LFP. Je ne sais comment une personne qui a quitté le bureau exécutif peut affirmer que la ligue vit une crise alors qu'il n'est plus là depuis voilà 10 mois», fera savoir Medaouar qui annonce la tenue cette semaine de la réunion mensuelle du BE/LFP. «Les membres qui ne viendront pas à cette réunion doivent donner les motifs de leur absence», a répondu Medaouar quand l'animateur de l'émission de la radio nationale lui posa la question sur un éventuel boycott de ce conclave. Medaouar ira encore plus loin quand, s'appuyant sur le cas Messaoudène, il fera rappeler qu'il a été élu au premier tour et devant trois autres candidats par les 38 membres de l'AG contrairement aux actuels membres qui ne l'ont été que par une partie des membres de l'AG. Comme pour dire qu'il est l'unique représentant de l'AG et que les autres du BE peuvent abandonner le navire s'ils voient qu'ils ne sont plus utiles. «Les membres de mon bureau ont des missions spécifiques. Celui qui a fait le travail d'homologation s'est bien acquitté de sa tâche en pleine saison estivale. Idem pour le reste des membres qui activaient pour offrir les conditions maximales aux acteurs dès le début des championnats des deux ligues. Le seul qui a des difficultés à mener à bien son activité est M. Herrada (sponsoring) qui subit les contrecoups de l'actuelle situation du pays», conclut le président de la LFP. M. B.