Le bras de fer Fifa-UEFA semble avoir tourné à l'avantage des Européens. Le championnat du monde des clubs de 2021 va devoir se jouer avec 24 équipes au lieu des 7 habituellement qualifiées depuis l'édition de 2007 au Japon. Le Qatar, pays organisateur du Mondial-2022, accueillera les éditions de cette année (2019) et de l'année prochaine (2020). Pour l'édition de 2021, elle aura lieu en Chine selon les sites de médias américains et britanniques. La décision sera prononcée ce vendredi à Shanghaï en marge de la réunion du conseil de la Fifa. Les Chinois qui veulent développer le football dans leur pays ont mis le paquet pour convaincre d'abord leurs partenaires européens. Ces derniers ont pesé de tout leur poids pour que la prochaine édition se tienne en dehors du calendrier européen, notamment l'Euro-2020, celui de 2024 et tous les autres qui suivront. Les grands d'Europe étaient fermement opposés à l'élargissement du nombre de participants qui aura fini par accepter le «projet» en contrepartie de moyens financiers mais aussi après avoir réussi à convaincre l'instance faîtière du football à libérer les dates consacrées aux compétitions du Vieux Continent, en clubs comme en sélections. Le projet d'une Coupe du monde des clubs à 24 équipes prévoit un tournoi quadriennal. C'est-à-dire qu'après 2021 et le tournoi de Chine, il faudrait attendre l'an 2025 pour assister à un évènement de cette envergure pour les clubs. Il faut préciser que les initiateurs du projet proposent les mois de juin et juillet pour l'organisation de ces tournois. A première vue, c'est le continent africain qui fera les frais de ce réaménagement calendaire. Si la CAF va devoir bénéficier de deux nouvelles places, en plus du champion continental de la LDC, il est question de la participation du finaliste et de l'équipe victorieuse d'un match barrage des demi-finalistes de la compétition, la périodicité suggérée et qui sera certainement adoptée vendredi en Chine va empiéter sur les phases finales de la CAN. Dans ce «combat», la CAF semble être le maillon faible. Affaiblie par les scandales de son président, l'instance africaine est devenue depuis le printemps dernier un «protectorat» de la Fifa. La nouvelle configuration va sanctionner démesurément la pratique du football du sport-roi en Afrique. La Confédération africaine de football qui a fait de la «massification sociale» pour multiplications de ses gains (droits TV et frais d'engagement en particulier) va devoir revoir ses calendriers en revenant à une phase finale de la CAN pendant l'hiver, comme cela se faisait depuis sa création en 1957 avant que la périodicité change lors de la 32e CAN disputée en Egypte. Un changement qui avait obéi au chantage des clubs européens lesquels ne supportaient pas que leurs joueurs africains «disparaissent» pour un minimum d'un mois pour se consacrer aux sélections de leurs pays. La programmation d'un Mondial des clubs pendant l'été, à la même période des phases biennales de la CAN, entraînera certainement un surmenage chez les footballeurs africains qui vont, à terme, devoir choisir. Soit de bouder leur sélection et obéir au diktat de leur employeur, soit participer à la CAN en se montrant «transparents» et pénaliser, du coup, et leurs sélections et la compétition de manière globale. La CAF a-t-elle vraiment un autre choix que de suivre le sens du vent ? M. B.