Les citoyens des villes de Boumerdès, de Dellys et de Bordj-Menaïel, qui demeurent mobilisés depuis le 22 février, ont encore réitéré leur rejet des élections du 12 décembre 2019 avec un ton qui laisse à penser qu'ils sont intraitables dans leur démarche citoyenne. Et de renouveler, en ce 36e vendredi, leur engagement de ne plus arrêter la lutte pacifique, rejetant, principalement, les élections du 12 décembre. Même rejet des Bordjiens qui sont sortis pour la 36e fois dire encore tout le mal qu'ils pensent d'el issaba ( la bande). En plus du rejet des élections, les marcheurs de Bordj ont exhibé les photos des détenus d'opinion, celles de Bouregaâ, de Tabbou, de Fodil Boumala et d'autres détenus, nombreux, pour exiger leur libération sans condition. « Libérez les détenus politiques et prenez Saâdani », ont-ils scandé. Dans les trois villes, les protestataires ont repris les slogans du Hirak. La nouveauté du 36e vendredi est la colère qu'a suscitée chez les hirakistes le voyage de Bensalah. En effet, bon nombre des marcheurs ne se sont pas privés de déverser un supplément de colère contre le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, qui, selon eux, n'a pas eu, face à Poutine, un comportement du standing de l'Algérie. Un enseignant de l'Université M'hamed-Bougarra ne décolère pas. « Il n'a pas à aller à l'étranger et en présence d'autres chefs d'Etat pour se plaindre de ce qui se passe dans notre pays et dénoncer ses compatriotes qui manifestent pacifiquement pour leurs droits. » Abachi L.