Les différentes lois en lien avec l'économie numérique, notamment la loi sur la concurrence, pourront devenir, sous peu, inapplicables, si le pays ne prend pas d'initiatives contre des infractions telles que les politiques de concentration ou les abus de positions dominantes. Ghazi Boucharef - Alger (Le Soir) - En effet, « la loi sur la concurrence devrait être révisée » dans une optique de régulation d'un marché où certaines plateformes numériques ne respectent pas les règles du jeu. Ainsi, toutes les entreprises pourraient accéder au marché algérien sans risquer de subir d'éventuelles injustices de la part de professionnels en abus de position. «Si les règles de la concurrence étaient respectées, seulement à hauteur d'environ 60%, il n'y aurait pas un tel manque de transparence.» C'est ce qu'a affirmé, hier, le président du Conseil de la concurrence, M. Amar Zitouni, au niveau de l'hôtel Sofitel, à l'occasion de la journée d'études organisée par ce même conseil. Selon lui, les initiatives prévues par la loi algérienne envers l'aspect concurrentiel des entreprises algériennes sont de plus en plus inopérantes. En ce qui concerne le numérique, l'Algérie se trouve toujours en pleine étape de transition. C'est-à-dire que la transformation de l'économie analogique traditionnelle vers une économie numérique n'a pas encore été accomplie de façon complète. Il s'agit là d'un problème qui rejette tout ce qui touche, de près ou de loin, aux innovations numériques. Cela engendre une absence totale d'attractivité de la part des réglementations sectorielles, ce qui nécessite «d'offrir le droit à l'expérimentation de nouveaux modèles d'affaires». L'Algérie devrait s'inspirer des pays développés, afin d'adapter, selon les normes mondiales, son système juridique, en vue de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles dans le marché numérique algérien. La loi sur la concurrence, la loi sur la consommation, ainsi que la loi sur les données personnelles sont, de toute évidence, à revoir et à adapter. Par exemple, de nombreuses entreprises du domaine numérique accèdent aux données personnelles de consommateurs sans leur aval, ou exploitent ces mêmes données pour d'autres fins. Par ailleurs, il a été constaté par des spécialistes qui ont établi le lien entre les trois lois sus-citées, que celles-ci doivent être adaptées aux nouveaux défis de l'économie numérique. Pour ce, le droit à l'expérimentation pour les entreprises du numérique, le développement de la portabilité des données, ainsi que la présence de moyens humains et techniques sont plus que nécessaires. G. B.