Ultime jour pour les affiches Une simple lecture des noms des candidats à cette présidentielle permet de constater que ce sont presque les mêmes candidats qui reviennent à chaque échéance. L'Algérie organise, aujourd'hui 17 avril 2014, la cinquième élection présidentielle depuis l'avènement du pluralisme politique en 1989, suite aux événements tragiques du 5 octobre 1988. Cette élection se déroule dans un contexte tendu où, parmi les six candidats, deux seulement peuvent prétendre avoir des chances de la remporter. Les six candidats sont Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54, Abdelaziz Belaïd, président du Front El Mostaqbal, ainsi que Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis, candidats indépendants. C'est autour de ces deux derniers candidats que l'élection se jouera. A plusieurs égards, cette élection ressemble à celles organisées par le passé où il y avait un candidat du système politique et des figurants appelés à jouer le rôle de lièvres, afin de donner l'apparence que le scrutin est pluriel. La première présidentielle d'Algérie post-1988 avait eu lieu le 16 novembre 1995. Cette élection a vu la participation de quatre candidats à la magistrature suprême. Il s'agit de Liamine Zeroual, Saïd Sadi, président du RCD, Mahfoudh Nahnah, président du MSP et Noureddine Boukrouh, président du Parti du renouveau algérien (PRA). Cette élection avait été organisée dans un contexte où les éléments du FIS-dissous faisaient le chantage aux Algériens avec le slogan menaçant l'électorat: «De l'urne au cercueil.» Dans un élan de défi, les Algériens ont voté massivement. Et c'est le général Liamine Zeroual qui l'a remporté. En 1996, le président Zeroual révise la Constitution pour limiter les mandats présidentiels à deux. En 1998, il démissionne de son poste. La deuxième élection présidentielle s'est tenue le 15 avril 1999. Elle a vu la participation de sept candidats. Les candidats qui caressaient l'espoir d ́occuper le palais d'El Mouradia, furent Hocine Aït Ahmed du FFS, Mouloud Hamrouche, Ahmed Taleb Ibrahimi, Abdallah Djaballah, Mokdad Sifi, Youcef Khatib et Abdelaziz Bouteflika. Quelques jours avant l'élection, les six premiers candidats se sont retirés de la course, dénonçant un début de la fraude électorale. Seul dans la course, Abdelaziz Bouteflika est consacré président de la République pour un premier mandat de cinq ans. Le 8 avril 2004, l'Algérie organise la troisième présidentielle. Bouteflika se présente à un deuxième mandat face à son ex-chef de gouvernement et secrétaire général du FLN, Ali Benflis, Saïd Sadi, président du RCD, Abdallah Djaballah, président d'El Islah, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT et enfin Ali Fawzi Rebaïne, président de AHD 54. Après une bataille chaude, Bouteflika a remporté le scrutin. Le 12 novembre 2008, la Constitution a été révisée pour faire sauter l'article limitant les mandats à deux. Le 9 avril 2009, l'Algérie organise la 4e présidentielle pluraliste. Six candidats s'y présentent: il s'agit de Abdelaziz Bouteflika qui brigue un 3e mandat, de Mohamed Said (PLJ), Ali Fawzi Rebaïne (AHD 54), Louisa Hanoune (PT), Moussa Touati (FNA), Djahid Younsi (El Islah). Et c'est toujours Bouteflika qui l'avait remporté et qui se présente encore une fois pour briguer un autre mandat. Une simple lecture des candidats à ces présidentielles permet de constater que ce sont presque les mêmes candidats qui reviennent à chaque échéance. Ainsi, Louisa Hanoune participe pour la 3e fois à une présidentielle et Bouteflika pour la 4e fois. Ali Fawzi Rebaïne, Moussa Touati et Ali Benflis participent pour la 2e fois. Saïd Sadi et Abdellah Djaballah ont pris part à deux rendez-vous. On remarque aussi que c'est pour la première fois que le courant islamiste n'est pas représenté par un candidat. Le plus important parti de cette tendance, le MSP, a choisi la voie du boycott.