Les centaines de familles des bidonvilles d�Oued-Koriche et de Bab-Ezzouar qui n�ont pas b�n�fici� de logements � l�occasion de la huiti�me op�ration d��radication de l�habitat pr�caire ont ferm�, hier, la route � l�entr�e de la ville de Baraki, en y mettant le feu. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - C��tait plus que pr�visible. La m�thode avec laquelle proc�de la wilaya d�Alger pour reloger les familles des bidonvilles ne pouvait qu�aboutir � un tel incident. C�est ce qu�a affirm� hier un responsable de l�OPGI qui estime que la situation risque d�empirer. En effet, la wilaya d�Alger a �vit�, d�s le d�part, d�annoncer la couleur aux familles des bidonvilles concern�s (Diar-El- Kef, Fontaine-Fra�che, la Baucheray d�Oued-Koriche et El-Djazira de Bab- Ezzouar) par cette huiti�me op�ration de relogement. Les responsables charg�s de cette op�ration ont fait sortir les habitants de leurs baraques pour ensuite les transporter au parking du stade 5-Juillet o� ils ont pass� la nuit, avec meubles et bagages, � bord de camions que la wilaya avait lou�s pour la circonstance. Dans le m�me temps, les services de la wilaya ont proc�d� � la destruction des bidonvilles �vacu�s afin d�emp�cher tout retour des familles � leurs anciennes habitations. Jusque-l�, personne ne savait encore vers quel site ils allaient �tre affect�s. Mais en m�me temps, nul ne se doutait du �man�ge� qui se pr�parait. Le lendemain, les familles ont pris la route de Baraki et de Bentalha � bord de camions o� l�on avait charg� leurs bagages. Ce n�est qu�� l�entr�e de ces deux agglom�rations que les affectations ont �t� communiqu�es et les cl�s des nouveaux logements distribu�es. Finalement, ce n��tait pas tout le monde qui devait b�n�ficier d�un logement. La liste ayant �t� d�j� pr�par�e, les responsables charg�s du suivi de l�op�ration ont, en effet, fait savoir � la derni�re minute � des dizaines de familles qu�elles n��taient pas b�n�ficiaires d�un appartement parce que l�enqu�te avait r�v�l� qu�elles poss�daient d�j� des biens immobiliers. Ce qui, l�galement, ne permet pas d�ouvrir droit � un logement social. Pour le site El-Djazira de Bab-Ezzouar qui compte � lui seul 500 familles, et apr�s son �radication, seules 270 familles ont b�n�fici� de nouveaux logements alors que les 230 autres sont rest�es dans la rue avec leurs bagages. Ainsi prises de cours, certaines familles non b�n�ficiaires ont regagn� le parking du stade du 5-Juillet, alors que d�autres ont pr�f�r� rester sur place avec leurs bagages, au niveau du pont situ� � l�entr�e de la ville de Baraki. Du coup, les conducteurs des camions lou�s par la wilaya pour les deux jours que devait prendre l�op�ration (dimanche et lundi derniers) se sont retrouv�s r�quisitionn�s. Apr�s une nuit � la belle �toile, les familles non b�n�ficiaires ne savaient que faire, ni quel sort leur �tait r�serv�. Personne n��tait venu les voir et aucune autre solution ne leur avait �t� propos�e. Abandonn�es dans la rue, les centaines de familles qui se trouvaient, hier � midi, encore sur ce pont ont fini par perdre patience. Des dizaines de jeunes et de moins jeunes ont alors squatt� la voie publique, bloquant la circulation en mettant le feu � des pneus sur la chauss�e. La sc�ne a dur� plus d�une demi-heure, avant que la police n�arrive et finisse par d�bloquer la situation, promettant � ces familles protestataires de faire venir sur les lieux les premiers responsables concern�s pour trouver une solution � leur probl�me. Mais d�une part, les autorit�s locales n�envisagent nullement d�attribuer des logements aux familles qui poss�dent des biens immobiliers, alors que d�autre part, les familles non b�n�ficiaires ne comptent pas c�der. Selon le m�me responsable de l�OPGI cit� plus haut, qui a pr�f�r� garder l�anonymat, il est maintenant bien trop tard pour annoncer � des familles qu�elles ne figurent pas dans les listes du dernier recensement de la population, effectu� en 2007, ou qu�elles ont d�j� b�n�fici� d�un logement social, n�y ouvrant donc plus droit. �Pourquoi a-t-on laiss� ces gens construire des baraques sur des sites entiers pour ensuite les faire �vacuer et les abandonner dans la rue ?� a-t-il soulign�. Ce qui est certain, assure ce m�me responsable, c�est que �la Wilaya d�Alger s�est comport�e de mani�re irresponsable, irr�fl�chie� et que �dans les prochains jours, la situation pourrait se retourner contre les responsables concern�s�. M. M. Les explications de la Wilaya d�Alger Dans le cadre des op�rations d��radication des bidonvilles et de l�habitat pr�caire � Alger, la Wilaya m�ne depuis le d�but de l�ann�e, de grandes op�rations de relogement des familles provenant de ces sites, dont celles de la circonscription administrative de Bab-El-Oued, du lundi 18 juillet 2010. Cette op�ration a fait l�objet de recours, de la part des familles dont les dossiers n�ont pas �t� retenus par la commission de validation ad hoc et concernant les sites des bidonvilles de Beaucheraye, Sonatro Diar-El-Kef et Fontaine- Fra�che. L�examen approfondi des recours pr�sent�s a �t� effectu� sur la base des principes suivants : ne sont pas retenus : 1/ les dossiers pr�sent�s apr�s le recensement op�r� en 2007 par la Wilaya d�Alger dans le cadre du programme d��radication de l�habitat pr�caire ; 2/ les occupants des baraques ayant fait l�objet de transactions ou de changement d�occupants m�me � titre gracieux ; 3/ les occupants qui poss�dent en leur nom ou au nom de leurs conjoints un logement, apr�s v�rification aupr�s du fichier national du logement, ou ayant b�n�fici� d'une aide de l�Etat ; 4/ les �clatements � l�int�rieur d�une m�me famille ; 5/ les familles n�ayant pas pr�sent� de dossier dans le cadre de l��radication des sites concern�s. Sur cette base, les 38 recours retenus sont les suivants : Site de Beaucheraye : 21 Site de Sonatro Diar-El-Kef : 09 Site de Fontaine-Fra�che : 08. Il reste entendu que tous les requ�rants ont la possibilit� de formuler des demandes de logement dans le cadre des diff�rentes formules qui leur sont offertes par l�Etat et qui seront trait�es dans la transparence et l��quit�.