Ali Benflis promet de réaliser la modernisation politique, économique et sociale en opérant un changement global conformément aux demandes et aux aspirations justes et légitimes du Hirak. C'est ce qu'a confirmé son conseiller économique, Souheil Guessoum, qui a expliqué les priorités du programme politique et économique du candidat. S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne 3, le conseiller économique du candidat Ali Benflis, président de Talaie El Houriyet, a précisé que le projet de son candidat parle de gouvernement politique avec des actions urgentes à prendre telles que la dissolution de l'APN, la convocation d'élections législatives anticipées libres et transparentes, la révision des lois organiques concernant les partis politiques, le régime électoral, l'Autorité indépendante d'organisation des élections avant d'arriver à une large discussion pour mettre sur les rails une Constitution consensuelle. Lors de ses explications, M. Guessoum a indiqué que «la mouture de la nouvelle Constitution sera soumise à un Parlement légitime qui l'enrichira puis, cette Constitution sera soumise à un référendum populaire». Il est attendu de cette nouvelle Constitution «une justice indépendante, une égalité totale devant la loi et, en résumé, une séparation des pouvoirs et un équilibre pour faire sortir le pays de la gouvernance d'une seule personne vers une bonne gouvernance d'institutions légitimes». S'agit-il d'une refonte globale ? L'intervenant répondra par la négative car «l'actuelle Constitution inclut certains points qui sont positifs», avant d'ajouter : «Nous irons vers un régime semi-parlementaire avec la restauration de la fonction de chef du gouvernement qui sera redevable vis-à-vis du Parlement où il ira expliquer et justifier son programme.» Il ajoutera : «Le Sénat va se transformer en chambre de territoire et avec le Parlement, ils auront le pouvoir d'initier des enquêtes, de contrôler l'exécutif et c'est ce qui constituera la nouveauté de la nouvelle Constitution.» En somme, par cette nouvelle Constitution, «il n'y aurait plus de seul maître à bord», a-t-il affirmé. Dans le programme du candidat Ali Benflis, «le futur Président serait justiciable, les ministres le seraient également et il n'y aurait plus de privilèges de juridiction». Selon M. Guessoum, un juge de n'importe quel territoire aura le droit de questionner un ministre ou même de questionner le président de la République pendant et après l'exercice du mandat. Quant aux parlementaires, «ils auront l'immunité lors de l'exercice de leurs activités, en dehors, ils ne l'auront plus. Tous les citoyens seront égaux devant la justice, c'est ça l'Etat de droit», selon toujours le conseiller économique du candidat. Sur ce volet et parmi les propositions de M. Benflis, l'annonce de la création de pas moins de 1 000 nouvelles communes à travers le territoire national. «L'Algérie a 40 millions d'habitants et nous restons dans le même modèle territorial, ce qui n'est pas logique», a estimé son conseiller qui précisera : «Nous voulons rapprocher le citoyen de son administration pour qu' il puisse exprimer ses revendications avec une proximité de ses administrateurs et de ses élus, et cela est tout à fait possible.» L'invité de la rédaction insistera pour dire que les priorités politiques seront lancées parallèlement aux priorités économiques. Selon lui, « le but majeur est de sortir de la dépendance des hydrocarbures, créer de l'investissement, de l'emploi, de la richesse et de la croissance mais aussi de redistribuer cette croissance, d'une manière équitable, sur les citoyens algériens». Parmi les points cités également, l'impératif de libérer l'investissement en dépolitisant l'acte économique. Il est prévu, dans le programme économique du candidat, deux piliers : la liberté d'initiative et la solidarité sociale. Ilhem Tir