De notre envoyé spécial à El Oued et à Blida, Mohamed Kebci Autre meeting sous tension pour Ali Benflis, hier mardi, dans la wilaya d'El Oued, au troisième jour de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. A peine a-t-il entamé son allocution devant une assistance clairsemée au niveau de la maison de la culture Mohamed-Amine-Lamoudi , au sein et autour de laquelle un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé, qu'un des présents d'un certain âge s'est levé pour l'interrompre et l'accuser de faire partie de la bande, accusation qu'il n'a de cesse, par ailleurs, de porter à un des partisans locaux du Président déchu. Ce qui a nécessité l'intervention des agents des services de sécurité en tenue civile pour l'évacuer de la salle et permettre au président du parti des Avant-gardes des libertés de reprendre son allocution. Et Benflis a mis à profit cette parenthèse pour défendre sa candidature au prochain scrutin présidentiel tant contesté par la rue. « L'Algérie ne se construit pas par l'insulte et l'invective mais par le dialogue et l'écoute », répliquera-t-il avant d'ajouter que « l'insulte n'est pas un programme mais une folie ». Et de préciser n'être jamais contrarié par les avis contraires. Et de rappeler s'être engagé dans l'action politique en sachant au préalable les représailles, les avis divergents. Ceci tout en refusant que l'on se conteste mutuellement le patriotisme ou le nationalisme. Poursuivant la défense de sa candidature, l'ancien chef de gouvernement soutient ne pas se résoudre à rester chez lui alors que le pays brûle. « L'Algérie mérite de chacun de nous des sacrifices », dira-t-il. «D'autant plus que, affirmera-t-il l'air serein, avoir les solutions aux problèmes qui se posent au pays. Je vais régler les crises politique, économique et sociale auxquelles le pays fait face.» Et au candidat Benflis de décliner, une fois de plus, son programme axé sur trois urgences: politique, économique et sociale. Il reprendra, dans ce cadre, les idées phares de son agenda dénué de toute velléité populiste. Entre autres, limitation des prérogatives présidentielles à partager avec le chef d'un gouvernement qui sera l'émanation de la majorité d'un Parlement, qui sera lui aussi le fruit d'un scrutin transparent. Il s'engagera, par ailleurs, à donner l'exemple en réduisant le train de vie de l'Etat, en se soumettant lui-même au contrôle régulier de la Cour des comptes. Et pas que cette promesse puisque Benflis s'engage à enclencher des processus de modernisation politique, sociale et de moralisation de la vie publique avec les standards internationaux requis. Ceci dit, le candidat Ali Benflis a eu à animer, en toute fin de journée d'hier mardi, son sixième meeting électoral en toute tranquillité à Blida. Devant ses partisans qui ont presque empli la salle de la maison de jeunes Mohamed-Baaziz de la ville des Roses, autour de laquelle un dispositif de sécurité impressionnant a été déployé, le président du parti des Avant-gardes des libertés s'est appesanti, comme il a eu à le faire successivement à Tlemcen, Tamanrasset, Souk-Ahras, Guelma et El-Oued, sur son programme électoral qui s'articule sur ce qu'il nomme trois urgences : politique, économique et sociale tant, selon lui, la grave crise qu'endure le pays relève de ce triptyque. Pour son quatrième jour de campagne, Benflis animera, aujourd'hui mercredi, deux autres meetings, le premier, dans la matinée, à Chlef et le second, en milieu d'après-midi à Adrar. M. K.