Présidentielle : La chasse aux voix a commencé Les candidats à l'élection présidentielle du mois d'avril prochain entament aujourd'hui une campagne électorale qui ne s'annonce pas pour le moment très disputée. Dans les permanences des six candidats (Abdelaziz Bouteflika, Moussa Touati, Louisa Hanoune, Ali Rebaïne Fawzi, Mohamed Saïd et Mohamed Djahid Younsi), on tente surtout d'innover. C'est ainsi qu'un lointain parfum de besoin de changement est invoqué par plusieurs candidats à ces élections qui seront étroitement surveillées, pendant et après la campagne électorale, par les différents corps de sécurité. Et, à tout seigneur, tout honneur, le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa propre succession, ira à Batna, où il animera un meeting électoral. A Batna, il y a un courant qui était favorable à une candidature de Liamine Zeroual, même si ce dernier avait mis fin rapidement au suspense. C'est également le fief des partisans de Ali Benflis, ancien chef de gouvernement. Et puis, chasser sur les terres de l'ancienne nomenklatura politique, du temps du parti unique, n'est pas contre-producteur, ni réducteur de la volonté de la direction de campagne de Bouteflika de faire rentrer au bercail les « dernières brebis égarées » lors des dernières élections présidentielles. Et c'est à partir de ce haut lieu de la lutte de libération nationale que le candidat de 72 ans entamera sa campagne sous le slogan « pour une Algérie forte et sereine ». Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs (PT), répliquera à partir de Sétif avec un générique original : « parce que la souveraineté populaire est l'immunité nationale, la parole est au peuple ». A partir des hauts plateaux du Sétifois, Hanoune entamera une campagne électorale basée sur l'économie, avec en bandoulière une lutte féroce contre l'économie capitaliste et « une véritable réforme économique » en Algérie. Louisa Hanoune veut redonner « la parole au peuple » et « protéger l'économie nationale » des déviations capitalistes. Troisième candidat en lice, M. Djahid Younsi, SG du mouvement El-Islah. Plus jeune candidat en lice, ce natif de Annaba, âgé de 47 ans et docteur en robotique, brigue un mandat présidentiel à la tête d'un parti qui a beaucoup faibli du fait de divisions internes. Il démarrera sa campagne électorale de la ville de Blida, où il compte beaucoup de partisans. Ali Fawzi Rebaïne est le quatrième candidat à ces élections. Leader du parti Ahd 54, Rebaïne axe sa campagne électorale sur « la nécessité du changement radical ». Rebaïne, qui lancera sa campagne à partir de Tlemcen, est adepte du changement à tous les niveaux. M. Moussa Touati, candidat du Front national algérien (FNA), est également adepte du changement. Il veut, comme Hanoune, redonner la parole et la souveraineté au peuple. Il entamera sa campagne à partir de Tébessa, un des hauts lieux de la guerre de libération nationale, mais chevauchera la thématique du changement pour briguer un mandat présidentiel. Enfin, l'électron libre de ces élections, le candidat indépendant Mohamed Saïd, défendra son programme électoral sous le signe « le changement aujourd'hui et pas demain » et animera son premier meeting à Alger. Les six candidats se disputeront les voix de 20.623.608 électeurs, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, qui a mis un dispositif sécuritaire draconien pour la surveillance de ce scrutin. Il y aura pour ce scrutin 11.115 centres de vote dont 113 au niveau des représentations diplomatiques, et 47.150 bureaux de vote fixes et 243 itinérants. La campagne électorale s'achèvera le 6 avril. Des moyens importants seront mis en œuvre pour assurer le succès de ce scrutin, selon le ministre de l'intérieur. Le scénario d'une campagne électorale « bon enfant » est planté, reste son animation par des candidats qui ne vont pas se faire des cadeaux. par Mahrez Ilies (le quotidien d'Oran) 1- La compagne électorale vous intéresse t-elle ? 2- Comptez-vous assister à des meetings ? 3- Pensez-vous que les jeux sont fait ou il peut y avoir une surprise ? 4- D'après vous y aurait t-il des changements après les élections ? La parole est à vous