Le candidat islamiste à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, Abdelkader Bengrina, s'est attaqué, hier mercredi, à Alger, à l'opposition démocratique mais aussi aux partis islamistes. Il a tiré également sur les organisations de la société civile et les associations de défense des droits de l'Homme et des droits des femmes. La raison ? Le silence de toutes ces parties, suite à la mésaventure vécue par une femme à Boumerdès avant-hier. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Cette femme, honorée hier par Bengrina au siège de sa permanence électorale à Dely Brahim, a été conspuée par des citoyens opposés aux élections alors qu'elle se promenait avec le portrait du chef du parti El Binaa dans la ville. Abdelkader Bengrina a dénoncé une agression en s'en prenant aux partis de l'opposition démocratiques et islamistes à cause de leur silence. Sans les citer, il a dénoncé des partis qui prétendent défendre la démocratie, la liberté et les droits de l'Homme depuis des années et qui ont dénoncé la fermeture de lieux de culte chrétiens en Kabylie. Il a regretté le fait que ces partis n'aient publié aucun communiqué pour dénoncer ce qui s'est passé à Boumerdès avec la femme honorée. Cela avant de critiquer le silence des partis avec lesquels sa formation partage la même tendance, en allusion au MSP et au FJD de Djaballah. Et de se demander où sont passées les associations et ONG de défense des droits de l'Homme et qui sont financées de l'intérieur et de l'extérieur du pays. En ce qui concerne les hauteurs de l'acte, le candidat islamiste a évoqué «des gens sans conscience» qui prétendent être démocrates mais qui sont loin de la démocratie. Il a accusé une partie du Hirak qui a perdu, selon lui, tous ses soutiens et relais financiers ainsi que les réseaux de corruption qui veillaient sur ses intérêts. Ces parties qui ont perdu «la protection», a-t-il dit dans une allusion claire aux éléments de la bande incarcérés pour des affaires de corruption, sont «celles qui ont agressé la femme qui a exprimé son avis». Selon ses dires, ces parties ont la même appartenance politique. Dans le même contexte, il a lancé des accusations contre un parti de l'opposition qui a désigné Nouria Benghabrit (ancienne ministre de l'Education nationale). Pour lui, ces partis ont perdu leur gloire, estimant que lors des prochaines élections, ils n'auront rien. Cela étant, l'ancien membre du CNT (Conseil national de transition) ne veut pas généraliser, soutenant qu'au sein du Hirak et des imposantes marches de vendredi contre les élections et le système politique, «il y a des gens qui ont une bonne intention». L'orateur s'est dit contre l'instauration d'une 2e République, préférant l'édification d'une nouvelle République, car, a-t-il expliqué, une 2e République n'est pas une continuité du projet de Novembre. En fin de journée, le candidat islamiste a effectué une visite à la Safex où se déroule le Salon international des travaux publics, faisant une tournée dans les stands des exposants. Aujourd'hui, au cinquième jour de la campagne, il sera à Relizane, où il animera un meeting populaire. K. A.