Les négociations entamées jeudi dernier entre des responsables du ministère de l'Education nationale et les enseignants du primaire, qui protestent depuis plus d'un mois, ont abouti à un échec. La Coordination nationale des enseignants explique que la tutelle n'a pas répondu aux principales revendications posées. Déçus par les négociations, les enseignants prévoient de nouvelles formes de protestation à partir de la semaine prochaine. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les deux parties ayant réussi enfin à s'asseoir autour de la table des négociations ne sont pas arrivées à un consensus. Pourtant, la réunion du jeudi entre les responsables du ministère de l'Education et les représentants des enseignants a duré quatorze heures ! Ces derniers ont pu exposer, point par point, les doléances soulevées dans leur plateforme de revendications. Si la Coordination nationale des enseignants du primaire reconnaît que les cadres du ministère de l'Education étaient à l'écoute, elle souligne, toutefois, qu'au final, aucune réponse n'a été donnée aux principales revendications posées. Pis, disent les représentants des enseignants, «il n'y a eu aucune intention de la part de la tutelle à satisfaire leurs revendications». Ils estiment que la tutelle a déclenché cette réunion dans le seul but de calmer la colère des protestataires qui ont haussé le ton. La Coordination a expliqué que la tutelle n'a pas donné son accord par rapport à la demande de la révision du grade des enseignants du primaire, sous prétexte que ce point nécessite l'ouverture du statut particulier, chose qui ne peut pas se faire actuellement. « La tutelle continue de jeter la balle dans le camp de la Fonction publique ou du ministère des Finances, pour ne pas assumer ses responsabilités », dénoncent-ils. Pour le décret présidentiel 266/14, le ministère de l'Education a expliqué aux enseignants qu'il sera appliqué à partir de 2020. Mais sans effet rétroactif à compter de 2014, comme cela a été revendiqué par les protestataires. Le département de Abdelhakim Belabed, soulignent les enseignants, n'a pas non plus répondu aux revendications liées à la révision du volume horaire et à la dispense des enseignants des tâches non pédagogiques, comme l'encadrement des élèves dans la cour et les cantines, ni aux revendications liées au volet pédagogique. Faisant état de cet échec, les enseignants du primaire ont annoncé que leur lutte se poursuivra jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Un sondage a été lancé hier sur les réseaux sociaux demandant aux enseignants de choisir l'action à adopter la semaine prochaine. Les enseignants devront décider entre une grève illimitée, le boycott des examens ou le maintien de la grève cyclique de trois jours par semaine. S. A.