Les enseignants du primaire paralysent aujourd'hui les écoles pour le troisième jour consécutif. Hier, au deuxième jour du mouvement de grève, la Coordination nationale des enseignants du primaire a donné une estimation de plus de 80% du taux de suivi de la grève au niveau national. Les cours reprendront demain mais la protestation reprendra dès lundi prochain. Les protestataires, qui dénoncent le silence de la tutelle, menacent de radicaliser ce mouvement, la veille des examens du premier trimestre. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'appel à la grève, lancé par les enseignants du primaire pour améliorer leurs conditions de travail, a été massivement suivi hier. Tout comme le premier jour, des rassemblements ont été également organisés, en ce deuxième jour de protestation, au niveau de l'ensemble des Directions de l'éducation de wilaya. Dans la capitale, contrairement aux semaines précédentes, le rassemblement n'a pas eu lieu au niveau de l'annexe du ministère de l'Education nationale, à El-Anasser, mais devant la Direction de l'éducation Est. Un choix qui n'est pas fortuit, puisque les enseignants ont eu écho d'une éventuelle visite du ministre de l'Education au niveau de cette direction. Mais ce n'était qu'une rumeur. Les protestataires, qui ont baptisé leur mouvement «le Mouvement de la dignité», affirment qu'ils poursuivront la protestation jusqu'à satisfaction de leur plateforme de revendications. Et pour calmer la colère, ils exigent l'ouverture du dialogue avec le ministre de l'Education nationale. A rappeler que la semaine dernière, les représentants des enseignants ayant été reçus par le SG du ministère de l'Education ont décidé de claquer la porte des négociations, en l'absence du ministre. Sachant que la Coordination place le point de la reclassification des enseignants du primaire à l'échelle 13 comme étant une revendication principale «à satisfaire dans l'urgence». Les enseignants, pour qui leur solidarité fait leur force, ont estimé le taux de suivi pour ce deuxième jour à plus de 80% au niveau national. Dans certaines wilayas, ont-ils déclaré, comme Tizi-Ouzou, le taux de suivi a atteint les 100% dans les écoles primaires. Alors que la décision d'une grève cyclique de trois jours par semaine a été entérinée lundi, en l'absence du dialogue avec la tutelle, les enseignants ont appelé hier à durcir encore le ton pour aller vers une grève illimitée. D'ailleurs, un sondage a été lancé, depuis hier, auprès des enseignants qui vont devoir choisir entre l'option d'une grève illimitée ou maintenir les trois jours de grève cyclique. Un moyen, selon eux, pour faire réagir la tutelle. Ces grévistes veulent également utiliser les examens du premier trimestre comme une carte de pression sur le ministère de l'Education en menaçant de les boycotter. Un chantage qui n'a pas encore fait céder Belabed. S. A.