Face à la crise politique, les postulants à la magistrature suprême tentent d'apporter des réponses. A l'unanimité, ils proposent la révision de la Constitution comme voie de sortie prioritaire. Du simple lifting à la refonte profonde, tour d'horizon de leurs propositions. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - S'il existe un thème qui fait l'unanimité auprès des cinq candidats à l'élection présidentielle, c'est bien celui de la révision de la Constitution. Tous promettent des changements, radicaux pour certains, moins profonds pour d'autres. Pour les cinq postulants à la magistrature suprême, pas de réformes politiques sans un passage obligé par la case révision de la Constitution. Un texte que certains promettent de sacraliser pour éviter des révisions sur mesure. C'est ainsi que Abdelaziz Belaïd place la révision de la Constitution parmi ses priorités. Dans son programme électoral, le candidat du Front El Moustakbel préconise «une révision de toutes les lois relatives aux réformes ». Pour une sortie de crise, il promet « l'ouverture d'un dialogue inclusif regroupant toutes les obédiences politiques du pays ». Sur la même longueur d'ondes, Azzedine Mihoubi prévoit «des réformes politiques qui consacreront l'Etat de droit» à travers un processus de révision de la Constitution qui sera engagé après un large débat national. La nouvelle Constitution, promet le candidat du RND, « consacrera l'indépendance de la justice, accordant l'autonomie du Conseil supérieur de la magistrature par rapport au président de la République. Elle renforcera le rôle et le pouvoir des institutions de la République, les organes de contrôle bénéficieront d'une totale indépendance ». Idem pour Ali Benflis, qui axe son programme autour d'une « transition politique sous la forme d'une transition démocratique » qui « repose sur sept chantiers prioritaires : institutionnel, constitutionnel et judiciaire, ainsi que des chantiers sur les libertés, les droits, les médias, la moralisation de la vie publique en général et de la vie politique en particulier, ainsi que la gouvernance moderne ». Il promet d'offrir « un compromis juste et équilibré de même qu'une voie de conciliation possible, entre l'option présidentielle et l'option constituante, en les combinant en une seule et même démarche, ayant pour finalité la rupture radicale avec l'ancien régime politique ». La solution passe également par la révision de la Constitution, estime Abdelkader Bengrina, qui promet « l'amendement de la Constitution, la limitation des pouvoirs du Président, la réforme de la pratique politique, la préservation de la sécurité nationale, le renforcement des libertés individuelles et collectives » tout en assurant « l'appui à l'opposition pour lui permettre de jouer son rôle, ainsi qu'une justice indépendante, la sauvegarde de la souveraineté nationale, la réforme du régime de gouvernance et des institutions de l'Etat et la diversification du partenariat à travers une diplomatie forte ». Avec ses 54 engagements pour « une nouvelle République », Abdelmadjid Tebboune promet une « large » révision de la Constitution, une reformulation du cadre juridique des élections, un renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique, et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics». Dans son programme, il évoque « une séparation stricte » des pouvoirs, protéger les droits et libertés des citoyens et consacrer « l'inviolabilité et l'immuabilité » de la limitation du mandat présidentiel à un seul « renouvelable une fois ». N. I.