Les enseignants du primaire continuent leur mouvement de protestation. Cette semaine, ils ont décidé de jouer leur dernière carte en boycottant les examens du premier trimestre pour faire pression sur la tutelle. Le ministère de l'éducation nationale reste intransigeant et affirme que s'il y a des négociations, ça se fera avec les partenaires sociaux. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les écoles primaires ont été encore perturbées hier, au deuxième jour de la grève des enseignants. Une perturbation qui va se poursuivre aujourd'hui. Après un rassemblement national, tenu lundi, devant l'annexe du ministère de l'éducation nationale, les protestataires ont choisi, hier, de se rassembler devant les Directions de l'éducation de wilayas. Ils restent convaincus de la légitimité de leurs revendications et se disent déterminés à maintenir la pression et la protestation jusqu'à aboutissement de leurs doléances. Cette semaine, ils ont annoncé qu'ils boycotteront les examens du premier trimestre et refusent d'assurer les corrections des copies même les jours où ils ne sont pas en grève. Puisque les élèves touchés par cette grève seront examinés et surveillés par les enseignants n'ayant pas adhéré à ce mouvement. Pour leur prochaine étape, ces enseignants menacent d'aller vers une grève illimitée. Seul moyen, selon eux, pour faire réagir la tutelle. Les protestataires affirment qu'ils n'ont pas trouvé une autre alternative que de décider de boycotter les examens, face au silence de la tutelle. Ils estiment que « c'est le moment ou jamais de faire pression sur le ministère de l'éducation nationale et le gouvernement pour les pousser à répondre à leurs préoccupations». Un chantage qui ne semble pas fonctionner jusque-là puisque le ministère de l'éducation nationale ne compte pas négocier avec les protestataires. La tutelle a expliqué que les représentants de ces enseignants ont été reçus, la semaine dernière, pour leur donner des explications sur leurs revendications. Cependant, assure-t-on, «s'il y a des négociations, ça va se faire avec les partenaires sociaux, soit avec les quinze syndicats autonomes, agréés, que compte le secteur». Les enseignants refusent, pourtant, que les syndicats discutent ou négocient en leur nom. D'ailleurs, les enseignants grévistes ont réussi, à travers leurs déclarations et leurs revendications, à se mettre à dos les syndicats. Après le Satef, c'est au tour de l'Unpef de qualifier certaines des revendications soulevées par les grévistes d'«illégitimes». C'est le cas, entre autres, de leur demande à être classés au même grade que les enseignants du moyen et du secondaire ou d'alléger le volume horaire à 15 heures par semaine. L'Unpef estime également que la grève est un droit garanti par la loi, mais les grévistes n'ont aucun droit de refuser la préparation des examens. S. A.