L'éducation se trouve à nouveau dans le suspens pour ne pas dire l'impasse. L'appel au dialogue entre grévistes et directions de l'éducation par wilaya prévu demain n'a pas convaincu les syndicats l'ayant jugé de «bricolage» au lieu d'une prise en charge «sérieuse» de leurs revendications. L'autre rencontre annoncée avant-hier par Benghebrit concerne une invitation destinée aux membres de la coordination des syndicats de l'éducation (CSE), à de nouvelles négociations prévues samedi prochain, soit à la veille de la grève de trois jours renouvelable et dont le préavis a été déposé après l'échec des dernières négociations tutelle-syndicats. Bien que les déclarations de la ministre de l'Education se veulent plutôt rassurantes quant à l'avenir de l'école en général et de l'année scolaire en cours en particulier et son engagement à trouver un terrain d'entente avec les protestataires, le climat demeure inquiétant. D'ailleurs, certains syndicalistes refusent les rencontres locales pour «négocier leurs problèmes avec des directeurs sans prérogatives». Plus franc, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) a déclaré carrément le boycott de ces rencontres. Elle affirme que sa décision intervient en protestation contre le contenu de la directive 287 du département Benghebrit transmise aux directeurs de l'éducation le 25 février dernier. Une directive qui, selon le syndicat, instruit sur la tenue de rencontres avec les syndicats «pour la forme» ce qui démontre, souligne l'Unpef «des intentions de ne pas vouloir régler les problèmes en suspens». En effet, c'est officiel qu'au moins un membre de la CSE ne partagera par la table des négociations et maintiendra son débrayage de trois jours renouvelables à partir de lundi prochain. Mme Nouria Benghebrit avait, pour sa part, affirmé lundi que les rencontres locales et celle avec la tutelle sont le chemin pour régler les problèmes indiquant que l'Etat répondra à certaines revendications et mettra d'autres en examen. La ministre a exprimé le souhait de voir plus de sens de responsabilité dans les prochaines négociations «à condition que les syndicats comprennent réellement ce que sont des négociations». Elle a, également, tenu à noter que «plus de 80% des programmes ont été dispensés» et que l'année scolaire «n'accuse pas de retard, ni perturbation dans l'agenda des examens». Espérant que les rencontres de jeudi et samedi pourront permettre une issue à la crise, à savoir que toutes les précédentes négociations ont connu l'échec. Empêcher la grève prévue la semaine prochaine est plus qu'important notamment qu'il s'agit d'une période d'examens pour certains établissements et de corrections et remise de notes pour d'autres, soit une période sensible pour les élèves en fin de deuxième trimestre et sur les portes du dernier trimestre et d'examens officiels.