Vers 20h30, nous quittons le si�ge de la S�ret� de wilaya avec les �l�ments de la police judiciaire qui sont sous le commandement des officiers Dja�fri et Kadi. La premi�re �tape de cette vir�e nocturne est le petit bois de Khessiba o� m�me � cette heure nous trouvons des hommes accompagn�s de leurs enfants � la recherche de fra�cheur. Rien � signaler de ce c�t�-l�, sauf que �� et l� des bouteilles de bi�re vides jonchent le sol avec des d�tritus et autres salet�s qui t�moignent de l�incivisme. Nous poursuivons notre itin�raire du c�t� du march� de gros habituellement fr�quent� par les d�linquants mais cette fois-ci pas de rencontre. Les lieux sont connus et les policiers sont rompus � ce genre de visite. C�est au niveau du parc de la ferraille, endroit isol� que sont d�nich�s les premiers consommateurs d�alcool dont deux septuag�naires. Ce n�est apparemment pas tant leur pr�sence qui d�range, mais les risques qu�ils encourent, nous explique l�officier qui se trouve avec nous dans le v�hicule, certaines beuveries se terminent parfois par un crime. Il ajoute que l�impraticabilit� du terrain et l�absence d��clairage leur compliquent les enqu�tes qui suivent ce genre de drame. On les somme de rentrer chez eux. Un vieil homme se l�ve et leur dit : �Ne vous inqui�tez pas, je suis hadj.� Sur cette note, nous quittons les lieux, et le cort�ge se dirige vers Sidi-Sa�d o� � proximit� de la route une femme se trouve avec trois comp�res. �Avec qui est-elle venue ?�, leur demande-t-on . R�ponse classique de chacun d'eux : �Je ne la connais pas.� C�est alors l�embarquement imm�diat � bord du fourgon. Il est alors 21h30 et nous faisons une halte au niveau du barrage routier pour une pause-caf� puis direction lieudit Beticha, � proximit� de Sidi Bousekrina, le vieux quartier, o� trois autres jeunes feront le voyage avec nous pour un terminus au commissariat central. C�est la proc�dure pour les cas suspects, car les recherches r�v�lent parfois que certains font l�objet de mandats d�arr�t. Plus loin, nous assistons � une tentative d�agression d�une femme par deux jeunes qui tentent de se faufiler, elle est apparemment connue des services de police mais ne veut pas porter plainte. Il n�y a rien, ce sont nos voisins, dira-t-elle. C�est, semble-t-il, une compagne � eux. Les trois iront s'expliquer au poste. Il est 22h25, et les d�tours par la place Ben-Badis et El-Rekaba n�apportent rien de nouveau. L�arr�t suivant se fera � la fontaine de A�n Soltane o� de nombreux citoyens se d�salt�rent et remplissent leurs jerrycans d�eau. La renomm�e de cette source attire le tout Mascara. C�est � minuit que les policiers investissent le terrain vague connu pour �tre un repaire de d�linquants. �L'ex-quartier Bendaoud constitue une plaie dans la ville. L� aussi, c��tait le m�me sc�nario avec une interpellation de deux individus ; une femme d�j� ivre, et connue elle aussi des services de police, vient plaider leur cause. Des saisies de mobylettes ont �t� op�r�es cette nuit pour absence de document ou de l�assurance. Par contre, une moto Yamaha toute neuve le sera aussi, parce que son propri�taire et son compagnon consommaient de l�alcool sur le bord de la route. C�est surtout � caract�re pr�ventif, nous dit l�officier. La pr�vention fait partie aussi de notre mission, d�clare-t-il, et plus loin des jeunes assis et faisant la causerie, �couteront le sermon de l�officier tentant de les dissuader de consommer du kif. A propos de kif justement, durant cette nuit et contrairement aux sorties pr�c�dentes, il n�y aura qu�une seule personne interpell�e pour consommation. On nous explique que les revendeurs sont devenus plus prudents. La gare routi�re figure dans notre programme et � l�int�rieur des passagers attendent les bus pour Alger ou B�char. Le lieu est s�curis� avec des policiers en faction, contrairement � l�autre arr�t pr�s du carrefour o� le restaurant est d�tenu par un particulier. Un taxieur clandestin s�y est fait agress� il n�y a pas longtemps. Sous les abri-bus, des jeunes consomment de l�alcool. La fouille de routine r�v�lera que l�un d'eux portait une arme blanche. Que faisait-il l� � cette heure et muni d�une arme pareille ? Il ira finir sa nuit au commissariat. Il est 1h, nous nous arr�tons devant le marchand de past�ques qui boit avec ses amis. Au demeurant, pas de personne suspecte. Apr�s El-Argoub et la place de Bab-Ali, nous visiterons la cit� des 936-Logements et Ha� Boulilef, ex-faubourg la gare, qui �taient dans un pass� r�cent les endroits les plus chauds de la ville. Il semblerait qu�ils aient �t� pacifi�s. Il est deux heures pass�es, et les policiers frappent � la porte d�un domicile o� l�on c�l�brait un mariage provoquant un tapage nocturne avec musique non-stop. Curieusement, � part quelques retardataires, nous n�avons pas remarqu� beaucoup de citoyens dehors. Cette nuit aura �t� la plus fra�che. Il ressort de cette vir�e nocturne que les quartiers pour leur quasi-totalit� b�n�ficient de l��clairage, et avec l�installation des s�ret�s de proximit� et � la faveur aussi de la pr�sence polici�re, ils ont retrouv� le calme m�me s�il subsiste encore quelques poches de d�linquance. Pour l'officier Dja�fri, la nuit fut calme et la trentaine de personnes interpell�es feront l�objet d�un examen de situation. Il est 3h du matin, ainsi s�ach�ve donc cette vir�e nocturne.