Le Dr Ahmed Bensaâda, enseignant à l'Université d'Oran, docteur en physique et chercheur à l'Ecole polytechnique de Montréal, a assuré hier l'existence de plusieurs similitudes entre la situation politique que vit l'Algérie et les printemps arabes. «en politique, rien n'est improvisé», affirme-t-il. Dans son livre intitulé Arabesque$ et qui enquête sur le rôle des Etats-Unis dans les révoltes arabes et les «révolutions colorées» observées par le passé dans les pays de l'Est, l'auteur relève beaucoup de similitudes avec ce qui se passe en Algérie, précisant à l'occasion de son passage à l'émission «l'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3, voir dans «ces révolutions» une manière de changer des régimes d'une manière «soft». Pour lui, il «est impossible» que l'Algérie ne soit pas visée par ceux qu'il appelle les «exportateurs de la démocratie». Le chercheur explique bien le scénario qui se répète aujourd'hui dans notre pays et qui ne peut être le fruit du hasard. Il s'agit, selon lui, bel et bien de l'application d'une des techniques parmi les «199 méthodes théorisées par les spécialistes de manipulation de foules pour faire des révolutions pacifiques», relevant au passage la distribution des fleurs par des femmes aux agents de l'ordre ou encore balayer les rues par exemple. C'est sans doute la «technique de non-violence qui permet de donner une image positive de la jeunesse. «On l'a vu, déclare-t-il, en Tunisie, en Egypte, au Yémen et en Algérie aussi», poursuivant «si une personne sympathise avec les forces de l'ordre, c'est que quelqu'un y a pensé» et il en conclut que l'on ne peut, «du jour au lendemain, avoir des comportements sociaux différents d'un comportement normal». Affirmant ne pas être contre le Hirak en Algérie, le chercheur continue ses explications sur les manifestations populaires observées en raison de l'existence de «problèmes sérieux de démocratie, d'égalité de chances et de hogra», sauf, tempère-t-il, «qu'il y a aussi de la manipulation» en citant des exemples de soulèvements populaires observés auparavant dans certains pays arabes, notamment en Egypte et le rôle des activistes qui se sont entraînés en Serbie chez Srdja Popovic et parmi lesquels 14 cyber-activistes algériens. Le chercheur affirmera alors qu'il est «impossible» que l'Algérie n'y soit pas elle-même visée. L'auteur du livre Arabesque$ rappela qu'en Serbie, le 5 octobre 2000, l'une des premières révolutions colorées modernes avait été organisée, et qui a causé le changement du régime. Depuis, la Serbie est devenue le principal modèle des révolutions colorées. Les exemples sont légion, il citera la Libye, la Syrie et le Yémen où ces révoltes ne sont pas des «révolutions» car aucun changement idéologique ne les sous-tend. Les organismes étrangers se sont servi de la fougue et de la détermination de la jeunesse des pays visés en leur inculquant des slogans vertueux qui ne peuvent être contestés par personne. Ilhem Tir