L'ONG américaine «Western Sahara Foundation» a appelé mardi le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, à soulever la question du Sahara occidental avec le roi du Maroc qui doit mettre fin à son obstruction à la tenue d'un référendum d'autodétermination longtemps promis par les Nations Unies aux Sahraouis. «Nous vous écrivons pour vous encourager vivement à soulever la question du Sahara occidental lors de votre visite au Maroc cette semaine et presser le roi du Maroc de mettre fin à son obstruction au référendum longtemps promis par les Nations Unies sur le Sahara occidental (MINURSO)», a écrit la présidente de l'ONG, Suzanne Scholte, dans une lettre adressée au secrétaire d'Etat Mike Pompeo, à la veille de sa visite. En outre, ajoute Mme Scholte «nous demandons que toute aide internationale fournie par les Etats-Unis soit retirée du Maroc jusqu'à ce que tous les prisonniers politiques sahraouis soient libérés de leur détention illégale et que le Royaume mette un terme à son exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental». Elle a rappelé qu'«en dépit d'une décision de la Cour internationale de justice déclarant qu'elle n'avait aucun droit sur ce territoire, le Maroc envahit le Sahara occidental en 1975. En 1991, après 16 années de guerre avec les Sahraouis, le Royaume finit par accepter le Plan des Nations Unies, approuvé par les Etats-Unis, qui permettrait aux Sahraouis de déterminer leur statut politique futur par le biais d'un référendum organisé par les Nations Unies». Cependant, souligne la présidente de l'ONG américaine «Western Sahara Foundation», en 2000, sans aucune justification, «le Maroc a annoncé qu'il ne permettrait plus le référendum de se dérouler et, ce faisant, a renié ses engagements en faveur de l'Etat de droit et des normes internationales». «Le résultat a été une impasse qui a créé une grave menace pour la paix et la sécurité dans la région». «Bien que nous représentions de nombreuses opinions politiques différentes, nous sommes tous consternés par le fait que le Maroc a été autorisé à occuper le Sahara occidental pendant plus de 40 ans, même si les administrations républicaine et démocrate, les Nations Unies et la majorité des pays ont convenu que le peuple du Sahara occidental devrait avoir le droit de déterminer le statut politique futur de leur territoire», a-t-elle soutenu. Le Maroc «a réussi» à résoudre ce problème en dépensant chaque année des millions de dollars en efforts de lobbying international. En effet, explique Suzanne Scholte, «des dossiers indiquent qu'il (le Maroc) dépense chaque année plus d'argent en lobbyistes à Washington DC et autres efforts pour influencer les décideurs que presque tous les pays du Tiers-monde». «Le dernier en date étant une contribution importante à la Clinton Foundation — un problème que le Président (Donald Trump) lui-même connaît et a tweeté à ce propos pendant les élections (le 31 octobre 2016, Trump a tweeté : ‘'Les deux faveurs officielles d'Hillary au Maroc ont généré 28 millions de dollars pour la Fondation Clinton #DrainTheSwamp''», a rappelé Mme Scholte. «Vous représentez un Président qui a manifesté son intérêt pour la lutte contre la corruption du gouvernement. La situation au Sahara occidental est une illustration frappante de la façon dont la corruption du gouvernement entraîne de terribles souffrances — en l'occurrence, les hommes et les femmes sahraouis qui vivent sous l'occupation brutale du Maroc», a conclu Mme Scholte.