Abdelkader Bengrina appelle la justice à s'autosaisir de pratiques de certains walis. Selon lui, ces responsables ont entravé sa campagne électorale de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, en faveur d'autres candidats. Rym Nasri – Alger (Le Soir) - Le candidat à la prochaine présidentielle, Abdelkader Bengrina, dénonce les agissements de certains walis. Selon lui, ils ont exécuté des directives et entravé sa campagne présidentielle dans leurs wilayas respectives. Des «dépassements» dont, précise-t-il, l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) a été informée. «Son président nous a promis d'ouvrir une enquête et de porter plainte. Mais aujourd'hui, la justice doit s'autosaisir de ces cas de walis. Nous détenons d'ailleurs les preuves nécessaires», a-t-il dit lors du rassemblement qu'il a animé hier, à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, à Alger. Il cite, à cet effet, l'exemple du directeur de la salle de conférences de Oued Souf qui a «coupé la connexion internet et empêché ainsi la diffusion directe de mon rassemblement». Pourtant, poursuit-il, «des responsables de salles de conférences dans plusieurs wilayas ont, eux aussi, reçu l'ordre de parties officielles pour interrompre la connexion internet et ont refusé de le faire». Bengrina salue, par contre, le wali d'une wilaya qu'il n'a pas jugé utile de nommer qui, selon lui, a refusé d'«exécuter une instruction et de remplir la salle de conférences pour l'un des candidats à la présidentielle». «Je salue également le wali d'une autre wilaya qui a été lui aussi contacté pour me défavoriser mais qui, à son tour, avait refusé», ajoute-t-il. S'adressant à ces walis et responsables «corrompus», il s'interroge : «Qui a pu protéger Saïd Bouteflika du Hirak et de l'éveil du peuple ? Qui a pu protéger Ouyahia du pouvoir du peuple ? Qui a pu protéger Sellal et Haddad du peuple ?» Et de poursuivre : «Je dirai à ces walis : tirez les enseignements de ce qui est arrivé à Saïd Bouteflika, Ouyahia, Sellal, Haddad et les autres chefs de la corruption financière et politique car personne ne vous protégera.» Bengrina assure, en outre, qu'il a été contacté par plusieurs parties pour des visées précises. «Certaines personnes nous ont contactés pour nous soutenir contre des postes de ministres ou d'ambassadeurs et nous avons refusé. De nombreuses parties nous ont aussi contactés pour nous soutenir sous des conditions mais nous avons également refusé», dit-il. Seul, note-t-il, «le parti Esseyada nous a soutenus pour notre programme et non pas pour des intérêts ou des postes politiques quelconques». Convaincu que l'Algérie d'avant le 22 février 2019 n'est pas la même que celle d'après, Abdelkader Bengrina affirme que la Nation algérienne est, désormais, «partagée» entre ceux qui prônent une période de transition et ceux qui ont opté pour les élections. Il insiste à la veille de la clôture de sa campagne électorale sur le recours aux urnes. Selon lui, seules les élections permettront au peuple de faire entendre sa voix, de concrétiser le changement et de sauver le pays des dangers qui le guettent de partout. C'est ainsi qu'il a plaidé, une nouvelle fois, pour l'accompagnement de l'Armée nationale populaire pour le processus des élections afin, dit-il, d'«éviter la fraude et la manipulation par la bande et assurer la transparence du vote». Ry. N.