Un climat ordinaire a régné dans la cité Bina, à Dely Brahim, sur les hauteurs d'Alger, dans la permanence électorale du candidat à l'élection présidentielle de jeudi 12 décembre, Abdelkader Bengrina. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans le quartier, l'ambiance était morose, celle d'une journée fériée où tout est fermé. A l'intérieur de la permanence, il y a quelques membres de la direction de campagne et quelques militants qui suivent les opérations de vote dans les différentes wilayas du pays. Dans un coin du siège, une salle d'opération a été aménagée. C'est à partir de là que des jeunes militants du mouvement El Binaa suivent le déroulement du vote en coordination avec les représentants du candidat dans les centres de vote à travers le pays. Abdelkader Bengrina a rejoint son bureau, s'interdisant toute déclaration à la presse en raison du silence électoral que lui impose la loi, selon ce qui se dit dans son quartier général. Il a rejoint son bureau après avoir accompli son devoir à Staouéli. Les membres de la direction de campagne, qui s'entretiennent de temps à autre avec les journalistes, se disent optimistes, ne cachant pas leur espoir de voir le destin sourire à leur candidat, Abdelkader Bengrina. Kamel Kraba, chargé de communication, n'a pas manqué d'afficher son assurance malgré certaines appréhensions liées à des intentions de fraude dans certaines wilayas. Interrogé par Le Soir d'Algérie, il a insisté sur le rôle «positif» de l'autorité d'organisation des élections qui a dépourvu l'administration de l'organisation du scrutin. Les journalistes et les membres de la campagne scrutent le téléviseur installé dans la salle, branché sur l'ENTV, attendant les interventions du président de l'Anie, Mohamed Charfi, annonçant les taux de participation partiels. Le vice-directeur de la campagne, Abdelouahab Kalai, a dénoncé quelques dépassements au niveau de certains bureaux de vote dans différentes wilayas. Notre interlocuteur a accusé des élus du FLN et du RND d'être derrière ces dépassements, citant les wilayas de Biskra et Djelfa. Il a affirmé que 20 plaintes ont été déposées auprès de l'Autorité des élections. Serein, Abdelouahab Kalai évoque des échos favorables en faveur du candidat islamiste dans différentes wilayas. A 16h30, lorsque Mohamed Charfi annonce un taux de participation de plus de 20% jusqu'à 13h, des membres de la campagne estiment que le taux est acceptable, prévoyant un taux de participation national entre 35 et 37% à la fin du scrutin. Ce taux est-il gonflé ? C'est le taux réel, soutient un membre de la direction, affirmant que le taux annoncé par Charfi et les taux qui leur proviennent des différentes wilayas sont presque les mêmes. Les militants et observateurs du parti sont entretemps instruits de ne quitter les bureaux de vote qu'une fois le dépouillement achevé. Animant un point de presse en fin de journée, le directeur de campagne de Bengrina a évoqué une participation inattendue aux élections, estimant que le flux citoyen aux bureaux de vote est un message à ceux qui veulent faire avorter l'élection et semer la fitna. Il a indiqué que, selon les échos, le candidat Bengrina est en tête dans la majorité des wilayas du pays. Il a précisé que la direction de campagne du candidat a introduit 50 saisines auprès de l'autorité de Charfi pour signaler des dépassements. Il a ajouté que l'Anie a traité ces affaires à temps. Selon lui, la majorité des dépassements, sans influer l'opération électorale, est l'œuvre des résidus de la bande. K. A.