La Confédération des syndicats algériens (CSA) se réunit aujourd'hui, mercredi. A l'ordre du jour : discuter de la situation politique actuelle. La CSA devra également trancher sa démarche par rapport à l'appel au dialogue de Abdelmadjid Tebboune. Jusqu'ici, les membres de cette confédération semblent divisés sur la question. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Les débats seront certainement houleux entre les douze syndicats que regroupe la Confédération des syndicats algériens. Ces derniers vont se réunir aujourd'hui pour discuter, entre autres, de leur position par rapport à l'appel de Abdelmadjid Tebboune au dialogue. Jusque-là, les avis des syndicats sont mitigés, entre ceux qui estiment qu'il n'y a pas d'autres solutions que d'aller vers le dialogue et ceux pour qui le moment n'est pas encore venu pour se prononcer. Le docteur Lyes Merabet, porte-parole de la CSA, estime que sur le principe «aucune personne ne peut dire qu'elle est contre le dialogue». La confédération, rappelle-t-il, a déjà appelé à l'ouverture du dialogue et ce, même avec les institutions militaires. «Or, les conditions n'étaient pas encore réunies à l'époque. Mais aujourd'hui, l'élection du Président Tebboune est un fait accompli et il faudra que la rue identifie ses représentants. Le dialogue reste la seule issue pour sortir de cette crise, mais à condition que ce dialogue se déroule dans un climat apaisé et de confiance. Et pour cela, il faudra répondre d'abord à des préalables sur lesquels tout le monde est d'accord, notamment la libération des détenus d'opinion et de tous ceux dont la détention est rattachée au Hirak, et l'ouverture du champ médiatique», a souligné Lyes Merabet. Le syndicaliste souligne aussi que les objectifs du dialogue doivent être clairs et non dictés, comme cela s'est produit pour le Panel du dialogue. Selon lui, «il est temps que le mouvement populaire se structure, mais pas uniquement pour le dialogue mais pour toujours, pour qu'il s'implique dans la vie politique, associative…». Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest et membre de la CSA , a indiqué que son syndicat n'a pas encore tranché. Le bureau national, dit-il, devra se réunir le 23 décembre prochain pour décider. Le Cnapest, dont le conseil national devra se réunir également à la fin de ce mois ou début janvier pour trancher, déclare qu'il n'est pas contre le principe du dialogue. «Nous n'avons pas encore tranché au sein du Cnapest, mais nous ne sommes pas contre le principe du dialogue, à condition de mettre tout le monde dans un climat de confiance pour arriver à un dialogue sérieux et responsable», a expliqué Messaoud Boudiba, chargé de la communication du syndicat. Le Conseil des lycées d'Algérie, quant à lui, estime que les conditions politiques en Algérie et les revendications populaires sont toujours les mêmes que celles du 22 février. Les élections du 12 décembre dernier, souligne Zoubir Rouina, porte-parole du CLA, n'ont rien changé à la situation de crise que vit le pays. La preuve, dit-il, «le peuple est toujours dans la rue, et le Président élu ne bénéficie pas de la légitimité populaire». Le syndicat estime, toutefois, que le gouvernement, avant d'appeler au dialogue, doit d'abord montrer ses bonnes intentions. Selon lui, «le système n'a pas encore changé. Cependant, il faudra d'abord répondre à des préalables ensuite décider de discuter». S. A.