Après avoir purgé les peines que leur a infligées le tribunal de Sidi-M'hamed, plusieurs porteurs du drapeau amazigh quittent la prison les uns après les autres. Un étudiant en 6e année médecine a retrouvé la liberté hier alors que quatre autres détenus seront libérés aujourd'hui. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Arrêté le vendredi 27 septembre lors d'une marche à Alger, Smaïl Chebili, étudiant en sixième année de médecine, a quitté, hier, la prison d'El-Harrach où il était détenu. Il a été condamné à 1 an de prison dont 6 mois avec sursis par le tribunal de Sidi-M'hamed, avant que la cour d'Alger ne réduise la peine à 6 mois de prison dont 3 mois avec sursis. Il rejoint ainsi les premiers groupes de manifestants incarcérés à la prison d'El-Harrach pour avoir porté l'emblème amazigh lors des manifestations populaires à Alger. Reçu en «héros» à Tizi-Ouzou, Smaïl Chebili a remercié le collectif des avocats qui défendent les détenus d'opinion, appelant à la libération de tous les détenus du mouvement populaire. Il a affirmé qu'il continuera à brandir l'emblème amazigh et à poursuivre la mobilisation jusqu'au départ du système. Un autre groupe de quatre détenus du mouvement populaire retrouvera la liberté aujourd'hui, après avoir purgé une peine de six mois de prison ferme, alors qu'il leur reste à passer une peine de six mois de prison avec sursis. Il s'agit, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) de Samira Messouci (élue du RCD à l'APW de Tizi-Ouzou), Amokrane Challal, El-Hadi Kichou et Mustapha Aouissi. Le CNLD a annoncé, en outre, que le tribunal de Skikda a relaxé, hier, l'activiste Samir Leftissi et quatre autres manifestants accusés d'attroupement non armé. Quant au procès des 34 manifestants de Tlemcen arrêtés le 12 décembre, jour de l'élection présidentielle, puis relâchés le 14 décembre pour une comparution directe prévue hier, il a été reporté au 26 janvier 2020. Par ailleurs, deux militants de l'association RAJ qui a vu plusieurs de ses membres incarcérés, à savoir Boutata Karim et Ahcene Kadi, ont été auditionnés dans le fond par le tribunal de Sidi-M'hamed. Le CNLD est revenu sur un cas particulier des détenus du drapeau amazigh libérés ces derniers jours. Il s'agit de Darouiche Aala, d'origine palestinienne, qui vit, selon le CNLD, en Algérie avec sa famille. Il a été arrêté lors de la marche du vendredi 28 juin à Alger, en possession du drapeau amazigh et des emblèmes algérien et palestinien. Le Comité a rapporté que le détenu a été présenté devant le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed le dimanche 30 juin. «Et toi, tu es venu faire quoi ici ?», lui demande le procureur. «Je suis venu avec mes amis et frères amazighs», lui répond le jeune manifestant. Le procureur lui demande à nouveau pourquoi il a brandi le drapeau amazigh, et Aala Darouiche répond : «Et vous, les Algériens, pourquoi vous brandissez l'emblème palestinien à chaque occasion pour soutenir notre cause ?» «C'est ainsi que le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed l'avait placé sous mandat de dépôt le 30 juin», précise le CNLD. K. A.