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9 autres détenus d'opinion ont retrouvé mardi la liberté La Cour d'Alger a réduit leur peine mais confirme la pénalisation du port de l'emblème amazigh
Le procès en appel des détenus pour port de l'emblème amazigh n'a rien apporté de nouveau aux prisonniers et aux militants. En effet, le verdict de la cour n'a fait que confirmer la décision du tribunal de Sidi M'hamed de pénaliser le port du drapeau amazigh. Pourtant, tamazight est reconnue langue nationale et officielle dans la Constitution depuis 2016. Cet acte "délictueux" sur lequel plusieurs dizaines de jeunes manifestants ont été arrêtés et condamnés vient d'être reconnu comme tel par la Cour d'Alger du Ruisseau. Ainsi, les plaidoiries des avocats de la défense n'ont pas réussi à infléchir la décision de la justice et à arracher l'acquittement aux prisonniers. La Cour d'Alger a décidé de maintenir la condamnation, donc la pénalisation du port de l'emblème amazigh, mais en réduisant la peine à 6 mois de prison, dont 3 avec sursis. Acherfouche Amar, Chami Arezki, Yahiaoui Hillal, Khebani Abdelbasset, Belhoul Mohand Ameziane, Bounouh Nabil, Boualouache Kamel, Kasmi Yazid, Bouguetaya Zineddine ont quitté, mardi dernier en fin de journée, le pénitencier. Ces jeunes manifestants ont été arrêtés le 28 juin dernier, sauf Kasmi Yazid, arrêté, quant à lui, le 5 juillet. Hormis Kasmi, ces détenus devraient quitter la prison dimanche prochain, soit après avoir purgé leur peine d'un an de prison, dont six mois avec sursis. Smaïl Chebili, arrêté le 27 septembre, ne quittera pas la prison avant d'avoir purgé la peine de 3 mois de prison ferme. Il quittera El-Harrach dimanche prochain. À noter que d'autres dossiers de détenus ont été rapportés. Celui des détenus ayant recouvré leur liberté avant-hier, soit Amine Ould Taleb, Mouloud Chatri, Nacer Timssi, Makhlouf Bibi, Abderrahmane Boudraâ, Khaled Ouidir, Samir Idir Guerroudj, Messaoud Leftissi, Djaber Aïbèche, Bacha Bilel, Oudihat Khaled, Meharzi Hamza et Safi Tahar, ont vu le traitement de leur affaire renvoyée au 28 janvier 2020. Le dossier de Samira Messouci, d'Amokrane Chalal, d'El-Hadi Kitchou et de Mustapha Aouissi a été reporté au 7 janvier prochain. Dans la salle des audiences, les familles des détenus, ceux ayant quitté la prison et les citoyens venus assister au procès n'étaient nullement "surpris" par la décision de la cour ; pourtant, certains d'entre les détenus ont vu leur peine sensiblement réduite, à l'image de Smaïl Chebili. Me Fetta Sadat, députée, a estimé qu'à travers cette décision, "c'est le système qui persiste dans le déni, d'une part, et dans la répression de la libre expression, d'autre part". La députée a ajouté qu'elle retient "la confirmation en son principe, mais il y a juste ce fait que le jugement a été émondé puisqu'il était de six mois de prison dont trois avec sursis". "Porter un emblème amazigh constitue une infraction", a-t-elle dit, toujours dans sa lecture du verdict de la cour. "On ne peut que déplorer ce genre de décision parce que ces manifestants qui sont sortis pacifiquement n'ont porté aucune atteinte à l'intégrité ou à l'unité nationale." Me Samira Rezazgi a abondé dans le même sens, estimant que le collectif d'avocats "fera appel de cette décision à la Cour suprême, car c'est un procès d'acquittement". "On ne le dira jamais assez, il n'y a aucune loi qui interdit le port de l'étendard amazigh", a-t-elle encore dit. À rappeler que plusieurs autres détenus vont quitter la prison lundi prochain et ce, après avoir purgé une peine de six mois de prison ferme, comme l'avait décidé le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. À noter qu'au-delà de l'entêtement de la justice à pénaliser le port de l'emblème amazigh, ces 9 détenus vont enfin retrouver leur liberté et rejoindre leurs familles.