La Coordination nationale des enseignants du primaire a, donc, choisi la première semaine de la reprise des cours pour reconduire sa grève cyclique. Massiva Zehraoui-Alger (Le Soir)- La «trêve» des enseignants du primaire n'aura pas été longue. A peine la nouvelle année amorcée, que le mouvement de protestation des instituteurs promet de reprendre un second souffle. La coordination nationale des enseignants du primaire a, donc, choisi la première semaine de la reprise des cours pour reconduire sa grève cyclique. Grève qui, pour rappel, a été suspendue de façon temporaire avant les vacances d'hiver. Les enseignants du primaire observeront, par conséquent, un nouveau débrayage à la date du 8 janvier 2020, à savoir mercredi prochain, selon un communiqué de ladite coordination. «La grève sera exceptionnellement observée mercredi 8 janvier, pour être reconduite mercredi 15 janvier», précise le document. Il est, en outre, souligné qu'après cela, «la grève cyclique interviendra, comme au début, chaque lundi». Justifiant le maintien de leur grève initiée le mois d'octobre dernier, les représentants des enseignants grévistes évoquent «l'indifférence» de la tutelle quant aux préoccupations exprimées par le personnel enseignant du palier primaire. Les porte-parole du mouvement se disent mécontents du caractère «léger» de la prise en charge de leur plateforme de revendications par les responsables du département de l'éducation. A côté de ceci, ces derniers ont également exprimé leur courroux vis-à-vis des sanctions qu'ils jugent «arbitraires», dont ont fait l'objet les enseignants grévistes, citant à titre d'exemple, les ponctions sur salaire ayant même touché les primes pédagogiques que touchent ces mêmes enseignants. La coordination des enseignants parle d'une situation «inadmissible» et interpelle, une nouvelle fois, la tutelle à «donner des engagements concrets afin de répondre aux exigences des enseignants». Sans quoi, prévient-elle encore : «La contestation se poursuivra et risque même de monter d'un cran.» Aussi, les contestataires appuient leur détermination à «arracher leurs droits légitimes». A noter que les principales doléances sont à caractère socioprofessionnel. Il s'agit de «la modification du statut particulier, de sorte à reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même grade de base, la diminution du volume horaire des instituteurs, l'application immédiate du décret présidentiel 266-14 avec effet rétroactif depuis sa délivrance en 2014 et la création de nouveaux grades d'enseignants pour les matières scientifiques, littéraires et l'éducation physique». Ils demandent également «la révision des programmes pédagogiques pour, notamment, alléger le poids des cartables, la révision des calendriers des vacances et de la rentrée scolaire pour les régions du sud du pays», «la restitution du droit à la retraite anticipée et sans condition d'âge, la régularisation de la situation des enseignants formés après le 3 juin 2012, afin de leur permettre de bénéficier des différentes promotions». La couleur est ainsi annoncée, il n'y aura pas de marche arrière. Les enseignants du primaire se montrent attachés à leurs revendications et semblent résolus à aller jusqu'au bout. Cela laisse présager, par ailleurs, de nouvelles perturbations qui impacteront sur le court terme, plus ou moins, le déroulement de l'activité scolaire pour ce deuxième trimestre. C'est, donc, rythmé par une certaine appréhension, que les cours reprendront. Il faut aussi relever que le fait que ces grèves soient devenues récurrentes dans les établissements scolaires, ne fera qu'accentuer un malaise déjà fortement présent dans un secteur où les défaillances ne cessent de se dévoiler, chaque jour un peu plus. Il reviendra au nouveau responsable de ce département, Mohamed Ouadjaout, de tenter de remédier à cette situation. Mais autant dire, que c'est là un défi qui s'annonce des plus ardus. M. Z.