La libération surprise de plusieurs dizaines de détenus d'opinion jeudi dernier ressuscite l'espoir du Comité national pour la libération de Louisa Hanoune. Présidé par Zohra Drif-Bitat, ce Comité a appelé à libérer la secrétaire générale du PT, condamnée à 15 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida, et les autres détenus du mouvement populaire. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le Comité national pour la libération de Louisa Hanoune ne perd pas espoir de voir la patronne du PT, poursuivie pour complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée et condamnée à une lourde peine de 15 ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida dans l'affaire impliquant Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag, libérée. Réunis hier au siège du parti à Alger, les membres de ce Comité ont estimé que Louisa Hanoune est «emprisonnée arbitrairement lors d'un procès politique expéditif non public». Ce qui ressuscite l'espoir du Comité est la libération surprise de 76 détenus d'opinion jeudi dernier, qui est considérée comme une décision politique et une mesure d'apaisement du pouvoir vis-à-vis du mouvement populaire qui ne faiblit pas. «Le Comité national est convaincu que son incarcération (de Louisa Hanoune) a été ordonnée sur décision politique. Les mêmes décisions politiques ont fait libérer les 76 détenus le 2 janvier 2020», a soutenu le Comité dans le communiqué qui a sanctionné sa réunion. Il a réaffirmé que l'emprisonnement puis la condamnation à 15 ans de prison ferme de Louisa Hanoune est un acte de criminalisation de l'action politique, une atteinte flagrante au multipartisme et au libre exercice de la politique. Et de renouveler son appel à sa libération pure et simple, à son acquittement et l'abandon de toute charge contre elle. Tout en enregistrant «positivement» l'élargissement de 76 détenus d'opinion en ce début de l'année, dont le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ qui a passé plus de six mois en prison, le Comité national pour la libération de Louisa Hanoune a exigé l'acquittement de tous les détenus(es) d'opinion et l'abandon de toute poursuite à leur encontre. Il a exigé également que cesse l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique et que cesse toute forme de répression contre les Algériennes et les Algériens qui agissent légitimement pour un changement radical depuis le 22 février 2019. Le Comité a appelé, en outre, à la libération immédiate de Karim Tabbou, coordinateur de l'UDS, Abdelwahab Fersaoui, président de RAJ, Kaddour Chouicha, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, de Fodil Boumala, de Samir Benlarbi et tous les détenus(es) d'opinion et politiques. Il faut dire qu'après la réparation de l'injustice subie par les 76 détenus libérés jeudi, l'espoir est permis de voir les autres détenus en finir avec le calvaire qu'on leur a imposé. Hier, un cafouillage a régné autour de la présentation devant le juge du tribunal de Sidi M'hamed de Karim Tabbou et d'Abdelwahab Fersaoui. Certains avocats ont annoncé leur présentation au moment où d'autres ont affirmé le contraire. Même le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) ne savait plus sur quelle source s'appuyer, étant donnée que les informations étaient contradictoires. Plusieurs militants et ex-détenus se sont présentés devant le tribunal pour attendre l'arrivée des détenus. Jusqu'à la fin de la journée, rien n'avait été signalé. Finalement, aucun procès n'était programmé. Le frère de Karim Tabbou, Djaffar, a annoncé que les avocats ont rendu visite dans l'après-midi d'hier à son frère à la prison de Koléa (Tipasa). «Les avocats tiennent à vous rassurer quant à la santé physique et morale de mon frangin Karim, qui se trouve en cet instant à l'isolement de la prison de Koléa. Cette épreuve ne peut que lui donner plus d'espoir et plus de résistance», a rapporté Djaffar Tabbou, précisant que son frère a demandé les nouvelles du Hirak et affiché sa joie pour la sortie de Lakhdar Bouregaâ de la prison. K. A.