La SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, arrêtée le 9 mai dernier au motif de "complot contre l'Etat", boucle ses huit mois d'emprisonnement. En septembre, son procès a eu lieu et elle a écopé de 15 ans de prison ferme. Une lourde peine que le Comité national pour la libération de Louisa Hanoune (CNLLH), né aussitôt après son incarcération, n'a eu de cesse de dénoncer et continue à le faire partant du principe que "Louisa Hanoune est emprisonnée arbitrairement sur décision du tribunal militaire de Blida lors d'un procès politique expéditif, non public". Réuni, hier, le Comité présidé par Zohra Drif-Bitat, qui prend en compte l'évolution du contexte politique actuel, revient à la charge et exige "la libération immédiate" de Louisa Hanoune, de Karim Tabbou (coordinateur de l'UDS), d'Abdelwaheb Fersaoui (président du RAJ), de Kaddour Chouicha (vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme), de Fodil Boumala, de Samir Belarbi et de tous les détenus d'opinion et politiques. "Tout en enregistrant positivement l'élargissement de 76 détenus d'opinion en ce début d'année, dont le moudjahid Lakhdar Bouregâa qui a passé plus de six mois en prison, le CNLLH exige l'acquittement de tous les détenus(es) d'opinion et l'abandon de toute poursuite à leur encontre", lit-on dans le communiqué du CNLLH dont les rédacteurs appellent "à la plus large unité pour la libération de tous les détenus d'opinion et politiques" et plus généralement exigent que "cesse l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique". Le CNLLH estime que "l'arrestation arbitraire de Louisa Hanoune avait ouvert la voie à des milliers d'interpellations et d'arrestations d'hommes politiques, d'activistes, de journalistes, d'étudiants, de militants associatifs, de simples manifestants...". Une attitude tout à fait intolérable dans une démocratie. Ce qui amène le CNLLH à demander à "mettre un terme à toute forme de répression contre les Algériennes et les Algériens qui agissent légitimement pour un changement radical depuis le 22 février 2019". Les défenseurs de Louisa Hanoune restent convaincus que "l'incarcération de la SG du PT a été ordonnée sur décision politique. Les mêmes décisions politiques ont fait libérer les 76 détenus le 2 janvier 2020". Raison pour laquelle, le comité réaffirme sa position de principe : "L'emprisonnement puis la condamnation à 15 ans de prison ferme de Louisa Hanoune est un acte de criminalisation de l'action politique, une atteinte flagrante au multipartisme et au libre exercice de la politique." Il renouvelle, de ce fait, son appel "à sa libération pure et simple, à son acquittement et à l'abandon de toute charge contre elle". Il se trouve que l'incarcération de Louisa Hanoune inquiète également un grand nombre d'Algériens, comme en témoignent les messages de solidarité relayés sur les réseaux sociaux ainsi que moult interrogations quant aux mesures radicales prises à l'encontre des personnalités politiques. Aussi, un appel lancé par le CNLLH et signé par des militants politiques, des personnalités, des syndicalistes, des journalistes, des figures du hirak, entre autres, sera rendu public incessamment.